POUR L’AVENIR ÉNERGÉTIQUE, ÇA PREND UN VRAI DÉBAT PUBLIC
30 octobre 2024
Ce matin devant les bureaux du premier ministre François Legault, des organisations des milieux communautaire, environnemental et syndical ont dénoncé les dérives du projet de loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques au Québec (PL 69) et exigé un vrai débat public sur l’énergie.
Les inquiétudes sont nombreuses. Avec ce projet de loi, la CAQ attaque un service indispensable. « Si on permet au privé de produire de l’électricité, on transforme un service public essentiel en industrie soumise aux fluctuations du marché. L’électricité coûtera plus cher à produire, l’impact sur les factures sera majeur », signale Pierre-Guy Sylvestre, économiste au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Au Québec, 1 ménage sur 7 n’arrive pas à payer sa facture d’électricité ou y parvient au détriment d’autres besoins de base. Le coût élevé de l’énergie est d’ailleurs une des causes principales de précarité énergétique. « Si le projet de loi est adopté tel quel, cette situation inacceptable va s’aggraver », dénonce Émilie Laurin-Dansereau de l’ACEF du Nord de Montréal.
De plus, le projet de loi ne contient aucune mesure claire pour assurer la décarbonation. « Le PL 69 favorise plutôt le développement industriel et fait reposer le coût des nouvelles infrastructures énergétiques nécessaires à ce développement sur les tarifs d’électricité, ce qui constitue une injustice à la fois sociale et environnementale », affirme Mélanie Busby du Front commun pour la transition énergétique.
Toute action pour encadrer et développer les énergies propres au Québec doit se faire dans un souci d’équité. « Pour s’assurer que les questions de justice sociale soient prises en compte, il faut un véritable débat public auquel tout le monde peut participer. Il est hors de question que la transition énergétique serve de prétexte pour faire des cadeaux aux industries et aux multinationales sur le dos des plus précarisé(e)s », ajoute Julie Corbeil de la Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire (TROVEP) de Montréal.
Cette mobilisation de l’ACEF du Nord et de la TROVEP de Montréal s’inscrit dans un appel à l’action plus large contre le projet de loi 69. Ce matin, 6 régions du Québec étaient également en action pour presser le gouvernement à faire passer les besoins de la population avant les intérêts des grandes entreprises.