POLICE ET GRÉVISTES, MÊME COMBAT?
10 octobre 2003
À Trois-Rivières, les chauffeurs d’autobus
sont en grève. Comme dans n’importe quel autre conflit, les
salariés ont dressé des piquets de grève et, de temps à autre,
manifestent leur impatience à voir un règlement survenir. Jeudi 9
octobre, les grévistes de la Société de transport de Trois-Rivières
(STTR) sont allés manifester devant l’entrée du garage municipal,
près du boulevard des Récollets, une des manifestations les plus
sympathiques à laquelle il ait été possible d’assister.
Vers midi trente jeudi, la centaine d’employés de la STTR ont
abandonné leur piquet de grève, rue Bellefeuille, pour se diriger
vers un garage municipal où les cols bleus de la Ville étaient à
prendre leur repas. On sait que ceux-ci sont présentement en
négociation avec la Ville de Trois-Rivières, tout comme les cols
blancs et les policiers. On sait aussi que les conditions
qu’obtiendront les employés de la STTR, une société paramunicipale,
serviront de comparaison à l’administration municipale dans ses
négociations avec les trois autres groupes.
Jeudi midi, il n’a pas fallu beaucoup de temps
à la police pour remarquer l’arrivée en masse des grévistes de la
STTR devant l’entrée du garage municipal. À peine quinze minutes
après le début de la manifestation, trois voitures de police
surgissent. En sortent autant de policiers pour ordonner à la foule
des manifestants de se disperser.
Mais voilà. En négociation avec l’administration municipale, les
policiers exercent eux aussi des moyens de pression et portent leur
casquette la visière vers l’arrière.
Les apercevant ainsi, un des manifestants lance un cri du cur :
«Soyons solidaires, tournons tous nos casquettes!» En moins
de deux, une trentaine de grévistes retournent leurs casquettes.
Éclat de rire général, aussi bien des policiers et que des
manifestants.
Après une brève discussion entre policiers et responsables
syndicaux suivie d’un coup de fil au sergent, les grévistes
acceptent de quitter les lieux. Mais, avant de s’en aller,
plusieurs en profitent pour serrer la main aux policiers, tout en
leur disant de ne lâcher dans leurs moyens de pression?