Plan d’action de la ministre McCann: du réchauffé bien présenté
6 février 2020
Le 4 février, la ministre McCann rendait disponible son Plan d’action pour l’attraction et la fidélisation des préposés aux bénéficiaires et des auxiliaires aux services de santé et sociaux.
Puisque le gouvernement avait annoncé sa parution pour décembre dernier, le document s’est fait attendre. L’anticipation a fait place à la déception.
Malgré son titre, il ne s’agit pas d’un «plan», mais plutôt d’une recension d’initiatives déjà établies ou en cours d’établissement. Ainsi, les 15 mesures le constituant présentent des plans et initiatives qui, pour la majorité, ont déjà établi leur incapacité à atteindre les objectifs pour lesquels ils avaient été créés.
L’innovation est la grande absente de ce plan. «Il est difficile de comprendre la persistance du gouvernement à utiliser toujours les mêmes moyens qui ne fonctionnent pas afin d’attirer et retenir les préposés aux bénéficiaires et auxiliaires de santé», selon Michel Jolin, secrétaire général du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS). «Des solutions, nous en avons et sommes prêts à collaborer afin de les déployer.»
En plus de ne rien présenter de neuf, ce plan contourne d’importantes questions. Les négociations en cours y servent de prétexte afin de ne pas aborder le sujet de la rémunération des salariés. Néanmoins, sans pour autant présenter des initiatives chiffrées, certains moyens de majorer les salaires auraient pu être implantés. À titre d’exemple, Frédéric Brisson, président du CPAS, mentionne que «ce plan aurait été une excellente occasion pour le gouvernement d’annoncer la reconnaissance de la formation des préposés aux bénéficiaires dans le calcul du rangement. Dans le plan, il réitère qu’il encourage les établissements à exiger cette formation, mais persiste à ne pas payer les préposés aux bénéficiaires en conséquence.»
Un autre aspect absent de ce plan est la gestion du personnel. Pourtant, la correction de plusieurs lacunes, notamment quant à la production des horaires, permettrait de réduire le manque de salariés.
Les conditions de travail y ont une mesure dédiée. Les actions qui lui sont liées concernent la négociation des dispositions locales et des dispositions nationales des conventions collectives. Ainsi, pour le gouvernement, la qualité des conditions de travail reposerait essentiellement sur les syndicats et sur leur capacité à négocier.
Le SCFP contribue déjà ardemment à cette mesure, notamment dans le cadre des négociations entamées. Il s’engage à se battre afin d’améliorer les conditions de travail des salariés de la santé et des services sociaux puisqu’il s’agit du meilleur moyen d’attirer et de retenir les salariés du secteur. Cela ne bénéficierait pas seulement aux travailleurs mais à l’entièreté de la population, qui pourrait obtenir un meilleur accès aux soins de qualité auxquels elle a droit.
Comptant près de 122 000 membres au Québec, le SCFP représente quelque 24 700 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux au Québec.