Plaidoyer pour la télévision publique
6 décembre 2006
Il est temps de redonner à la télévision
publique les moyens de ses ambitions. Cest essentiellement ce
quest venue plaider la Coalition pour la radiotélévision publique
francophone aux audiences du CRTC sur lavenir de lindustrie
télévisuelle. «Entre 1994 et 2004, les subventions versées par
le gouvernement fédéral à CBC/Radio-Canada ont été réduites de près
de 70 millions de dollars alors que les coûts de production, eux,
ne cessaient de croître. Cela a considérablement affaibli notre
réseau public, rendant plus difficile le maintien de sa mission
unique», a déclaré Sylvio Morin, porte-parole de la Coalition.
En plus daccorder des redevances aux télévisions généralistes,
incluant Radio-Canada, le CRTC devrait modifier les règles
entourant le financement de la production télévisuelle selon ce
regroupement. «Depuis maintenant trop dannées, les producteurs
privés sont favorisés par le système de subventions et de crédits
dimpôt. À un point, où ils ninvestissent pratiquement rien dans
des productions dont seul le télédiffuseur assume le risque.
Radio-Canada, Télé-Québec, et les autres télévisions généralistes
devraient avoir accès aux mêmes sources de financement pour la
production démissions. Cest une question déquité. Ainsi, on
saurait vraiment quel joueur offre le meilleur produit au meilleur
coût», affirme Sylvio Morin. La Coalition rappelle que la
production interne à Radio-Canada ne représente plus que 11% de la
programmation de 2005-2006 et moins de 10% à Télé-Québec. Une
hausse de la production maison de la part des télévisions publiques
permettrait de conserver le savoir-faire et la créativité dun pôle
unique dans lenvironnement culturel du pays.
«Les responsabilités des télévisions
publiques diffèrent de celles des autres chaînes, et la seule
question de la rentabilité ne peut dicter leur conduite. Dans ce
contexte, il importe de leur donner les moyens doffrir aux
téléspectateurs une télévision de qualité, informative, audacieuse,
diversifiée, avec un contenu quon ne trouvera jamais sur les
canaux commerciaux. Un financement adéquat, stable, récurrent, des
revenus additionnels afin de permettre une production maison
rediffusée ensuite sur les nouvelles plates-formes, tout cela est
essentiel pour revitaliser nos réseaux publics», a conclu
Sylvio Morin.
La Coalition pour la radiotélévision publique francophone a vu le
jour le 14 décembre 2005 à linitiative des syndicats et des
associations demployés du réseau français (radio et télévision) de
Radio-Canada et de Télé-Québec. Elle est formée dindividus et
dorganismes représentant divers secteurs de la société québécoise
et canadienne qui considèrent la radiotélévision publique comme un
service essentiel, un outil privilégié de la démocratie et du
développement collectif.