Perturbations majeures au Québec le 26 avril par le Front commun
25 avril 2005
Pendant toute la journée du 26 avril, une
première mobilisation massive des syndiqués CSN et FTQ du secteur
public a lieu. Cet événement majeur annonce un automne très chaud
au Québec; un automne de règlement de cette importante négociation.
Un million de tracts sont distribués de main à main à la population
québécoise. Un million de personnes seront informées des enjeux de
la négociation du secteur public. Des actions auront lieu partout
au Québec. Sur les rues passantes, dans les transports en commun,
sur les lieux de travail, dans les services publics, la population
a l’occasion de se renseigner sur la situation des employés de
l’État.
Dans toute la province, des piquets sont
érigés pendant la pause dîner devant des centaines d’établissements
comme des cégeps, des écoles, des hôpitaux, des centres
d’hébergement, des organismes gouvernementaux. Des rassemblements
régionaux vont se tenir; dans certaines régions, des cortèges de
voitures vont souligner de façon colorée et bruyante l’impatience
grandissante des 200, 000 personnes syndiquées à la CSN et à la FTQ
qui sont regroupées dans le Front commun.
Les conventions collectives sont échues depuis deux ans. Selon
l’Institut de la statistique du Québec, le salaire des employés de
l’État est inférieur de 12% à celui des autres salariés québécois.
Et, malgré les prétentions de la présidente du Conseil du trésor,
Monique Jérôme-Forget, ils occupent de plus en plus des emplois
précaires: plus de 50% d’entre eux ont un statut précaire (à temps
partiel, sur appel, occasionnel, à contrat).
Sans compter que les menaces de privatisation que laisse planer le
gouvernement Charest ne rassurent certainement pas les salariés de
l’État qui craignent la détérioration des services et de leurs
conditions de travail.
Selon Louis Roy, vice-président de la CSN, «pour qu’il y ait une
signature des conventions collectives cet automne, il faut que le
gouvernement donne le mot d’ordre à ses représentants d’intensifier
le travail aux tables de négociation dès maintenant.» Pour
Raymond Forget, vice-président de la FTQ, «ce n’est pas en
tentant de jouer les groupes les uns contre les autres ou en
maintenant son discours-cassette sur son cadre budgétaire
contraignant que la ministre Jérôme-Forget va faire avancer les
véritables négociations.»
Le Front commun sert un sérieux coup de semonce à ce gouvernement
qui semble sourd aux appels de ses salariés de négocier de bonne
foi. Les membres sont très mobilisés pour améliorer leurs
conditions de travail en vue de dispenser des services publics de
qualité.