Participant à la Conférence internationale de Montréal, le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale dénonce le projet d’accord de libre-échange Canada-Colombie
9 juin 2009
Le secrétaire général de la Confédération
syndicale internationale (CSI), M. Guy Ryder, a profité de son
passage à la Conférence de Montréal pour dénoncer lintention du
Canada de signer un accord de libre-échange avec la Colombie,
(projet de loi C-23).
Accompagné de la présidente de la
Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau,
des présidents Michel Arsenault de la Fédération des travailleurs
et travailleuses du Québec (FTQ), François Vaudreuil de la Centrale
des syndicats démocratiques (CSD), ainsi que du
secrétaire-trésorier du Congrès du travail du Canada (CTC), Hassan
Yussuff, M. Ryder a souligné que ce serait un non-sens pour le
Canada de doter un des pays où les droits syndicaux sont les plus
bafoués de liens commerciaux privilégiés.
« La CSI est profondément
préoccupée du fait que la campagne de relations publiques du
gouvernement colombien crée une image damélioration sur le plan du
respect des droits syndicaux et de la personne afin de faire tomber
les obstacles à la signature daccords de libre-échange avec les
États-Unis, lUnion européenne et le Canada. Or les faits disent
carrément quil nen est rien. Lan dernier, pas moins de 49
syndicalistes ont été assassinés en Colombie, une augmentation
notable par rapport à 2007 », de déclarer le secrétaire
général de la CSI.
Au nom de ses 170 millions de membres dans 157 pays, dont le Canada
et la Colombie, M. Ryder a demandé au Canada de surseoir à son
intention de mettre en place un accord de libre-échange avec la
Colombie. Dautres organisations telles Human Rights Watch et
Amnistie internationale ont également recommandé que le
gouvernement colombien soit tenu responsable de la hausse des
violations des droits de la personne et quil démontre des
améliorations vérifiées de son bilan, condition essentielle pour la
mise en uvre daccords de libre-échange avec ce pays.
Les dirigeants des centrales syndicales québécoises et canadienne
ont pour leur part salué le retrait provisoire du projet de loi
C-23, législation de lagenda parlementaire, résultat du travail
des partis dopposition et des pressions de la société civile. Ils
ont demandé à ce que le gouvernement canadien signifie clairement
son intention de surseoir à la ratification dun accord de
libre-échange avec la Colombie.
Ils ont par ailleurs exprimé leur vive déception face au fait que
la Conférence de Montréal ait donné une tribune au président
colombien Alvaro Uribe Velez, seul chef dÉtat invité pour
loccasion. « Le Forum économique
international des Amériques a la prétention dêtre à lavant-garde
des politiques publiques et économiques. Or la présence dUribe et
les thèmes traités montrent que ses organisateurs nont rien appris
des crises qui secouent la planète en ce moment. Lamentablement,
ils ont décidé de faire le jeu du gouvernement conservateur
», ont déclaré les leaders syndicaux.
Par ailleurs, M. Ryder a profité de sa présence à la Conférence de
Montréal pour plaider pour un changement de modèle économique pour
répondre à la crise économique. «
La crise actuelle émane dune vision économique passéiste qui ne
tient pas véritablement compte des impacts sociaux et
environnementaux des activités économiques. Il est impératif que
nos gouvernements travaillent de concert pour présenter un plan de
relance vigoureux basé sur les grands axes du développement durable
», a-t-il conclu.