N’oubliez pas les femmes dans les politiques sur la retraite!
26 novembre 2012
À trois semaines d’une conférence des
ministres des Finances des provinces portant sur l’avenir du Régime
de pensions du Canada, la Fédération des femmes du Québec, le
Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail et les
responsables politiques de la condition féminine de nombreuses
organisations syndicales (APTS, CSN, CSQ, FIQ, FTQ, SFPQ et SPGQ)
réclament la prise en compte des femmes et de leurs besoins dans
les décisions. «Les gouvernements
québécois et canadien doivent tenir compte des réalités des femmes
dans la planification des politiques publiques entourant la
retraite. On se demande si aujourd’hui, quelqu’un s’en
soucie», de déclarer les représentantes des organismes et
syndicats.
«Nous
demandons à Nicolas Marceau, ministre des Finances, et à Agnès
Maltais, ministre responsable de la Condition féminine et du Régime
de rentes du Québec, de respecter les engagements du Parti
québécois en matière de retraite. Celui-ci s’est en effet engagé à
assumer un rôle de leadership dans la rencontre
fédérale-provinciale afin d’obtenir un accord de principe autour de
la bonification du Régime de pensions du Canada ouvrant la voie à
une bonification du Régime de rentes du Québec», réclament
les représentantes.
Les femmes retraitées vivent en moyenne avec 65% du revenu des
hommes retraités (2009) à cause de leur parcours différent sur le
marché du travail. Or, dans tous les travaux gouvernementaux en
cours, la situation des femmes semble complètement absente de
l’analyse. Avec un salaire inférieur aux hommes, des arrêts de
travail périodiques pour prendre soin des enfants ou des membres de
la famille en perte d’autonomie, ou encore une réduction de leurs
heures rémunérées afin de concilier travail et famille, les femmes
sont pénalisées à l’âge de la retraite. «Seul le RRQ tient compte d’un retrait du
marché du travail pour s’occuper de jeunes enfants. Seul le RRQ
fait partager le risque de la plus grande longévité des femmes
entre l’ensemble des cotisantes et cotisants», explique
Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec et
porte-parole.
«Que ce soit pour la vaste
majorité de mères, de proches aidantes, de travailleuses précaires
ou à bas salaire, autant dans la fonction publique qu’en entreprise
privée, la meilleure option serait que les gouvernements rejettent
l’approche individualiste, coûteuse et inefficace que représentent
les régimes d’épargne privée comme le Régime volontaire épargne
retraite (RVER) à la faveur d’une approche collective»,
affirme Alexa Conradi.
Une bonification du Régime de pensions du Canada (RPC) ou du Régime
de rentes du Québec (RRQ) signifierait une contribution non pas de
l’État mais des employeurs et des employés. Le maintien de la
Pension de vieillesse du Canada à 65 ans et l’élargissement du
Supplément de revenu garanti impliqueraient un choix budgétaire au
plan des impôts fédéraux.
«La bonification substantielle
des régimes publics (RPC, Supplément de revenu garanti et RRQ)
ainsi que le maintien de l’accessibilité à la Pension de vieillesse
à 65 ans sont les mesures qui répondraient le mieux au besoin des
femmes», estime enfin la porte-parole.