Notre système de santé n’est pas à vendre !
9 juin 2010
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Présente ce midi devant la Conférence de
Montréal en ce cinquième anniversaire du jugement de la Cour
suprême du Canada dans l’affaire Chaoulli, la Coalition Solidarité
Santé a clamé haut et fort son opposition à la privatisation et à
la marchandisation des soins de santé et des services sociaux.
« La réponse du gouvernement au
jugement Chaoulli aurait pu être une excellente occasion de
renforcir un système public de santé. Or le gouvernement a plutôt
choisi l’option contraire, soit encourager le clan des promoteurs
du privé, au détriment de la santé de la population et du bien
commun », rappelle Monica Dunn, coordonnatrice de la
Coalition Solidarité Santé.
Dans cette ère où tout est au profit, les
grands financiers de ce monde s’intéressent de près au système de
santé, comme en témoigne la présence dans la programmation de la
Conférence de Montréal d’une thématique intitulée « Santé :
Propriété intellectuelle et gouvernance ». Dès demain, le 10 juin,
une brochette de politiciens et de financiers discuteront de
comment exploiter ce qu’ils voient comme une source potentielle de
profits, soit les services de santé et les services sociaux, et ce,
sous la protection des traités de libre-échange internationaux.
Or, selon l’Organisation mondiale de la santé : « L’assujettissement
au marché pour le financement de la santé entraîne des inégalités
intolérables dans l’exercice d’un droit fondamental de tout être
humain, mais, en outre, les recherches et l’expérience montrent de
plus en plus que le marché de la santé est inefficace ». Pour la
Coalition Solidarité Santé, « seul
un système intégralement public, géré et financé publiquement, est
garant d’un système équitable et efficient », d’ajouter la
coordonnatrice.
Depuis le jugement Chaoulli, les menaces au régime public et
universel se sont accentuées et à l’heure actuelle, la principale
menace provient du gouvernement provincial en place. Les plus
récentes mesures annoncées dans le dernier budget Bachand sont une
attaque en règle au droit à la santé et elles remettent en cause le
caractère public et universel du système de santé. De plus, la
contribution santé et la franchise santé constituent une
transformation fondamentale non seulement du financement de la
santé mais de toute la fiscalité, qui s’inscrit dans une logique de
désolidarisation et de fragmentation du bien commun. « Il est temps que l’on réaffirme haut et fort
les grands principes de la loi canadienne sur la santé et qu’on
dénonce les politiques du gouvernement qui vont totalement à
l’encontre du respect de ces principes », déclare Madame
Dunn.
La Coalition Solidarité entend poursuivre sa lutte en faveur d’un
régime public et universel. En ce sens, elle s’opposera à toute
mesure qui a pour effet d’instaurer un système de santé à deux
vitesses. « Notre système de santé
n’est pas à vendre et nous ne voulons pas que les services de santé
et les services sociaux soient laissés entre les mains des
financiers. On ne les laissera pas faire de profit avec la maladie
! », de conclure Madame Dunn.
La Coalition Solidarité Santé regroupe une cinquantaine
d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis
sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la
défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population
québécoise et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes
et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité,
l’accessibilité, l’universalité et de l’intégralité des services de
santé et des services sociaux.