Nos aînés en danger dans les résidences et les centres de soins
13 avril 2010
«Nos aînés
sont-ils en sécurité dans les résidences et les centres de soins de
longue durée, privés et publics?» Cette question brûlante a
été discutée par des invités de marque et des travailleurs de la
santé lors d’un colloque du Conseil provincial des affaires
sociales (CPAS). La réponse est claire et inquiétante : le
sous-financement, les problèmes de personnel (pénuries, roulement,
manque de formation) et la mauvaise gestion multiplient la
vulnérabilité déjà considérable des personnes âgées dans les
résidences et les centres.
En ouverture, Louis Plamondon, juriste,
sociologue et président du Réseau Internet francophone «Vieillir en
liberté», ny est pas allé de main morte, évoquant la «négligence et labandon systémiques»
que subissent nos aînés. Il en donne comme exemple la dénutrition
qui touche 30 à 60% des personnes âgées en établissement de soins
de longue durée, sujet dun reportage-choc de lémission Lépicerie
du 7 avril dernier. Dans certains établissements, les lacunes sont
telles que le risque couru par les résidants équivaut à
«faire courir des aveugles dans
un escalier», selon M. Plamondon.
Par la suite, Ghislaine Tremblay et Sophie Marchildon, commissaires
aux plaintes et à la qualité des services, la première à l’Agence
de santé et services sociaux de Montréal, la seconde au CSSS
Vaudreuil-Soulanges et Haut-Richelieu, ont tour à tour évoqué des
solutions à travers les mécanismes de plaintes et denquête. Elles
ont encouragé les travailleurs de première ligne à mieux connaître
et à utiliser ces moyens dès quune situation inacceptable est
relevée.
En après-midi, M. Gaétan Cousineau est venu parler du rôle de la
Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
du Québec, quil préside. Dans lassistance, on retrouvait
notamment Mme Lisette Lapointe, députée de Crémazie et porte-parole
officielle de lopposition en matière daînés.
Fait à souligner, les conférenciers ont salué le rôle vital des
travailleurs du réseau de la santé dans le signalement des abus et
des problèmes. Ils ont également appuyé certaines conclusions du
rapport de recherche du SCFP intitulé «Notre vision pour de
meilleurs soins aux personnes âgées».
Parmi ces conclusions:
– Augmenter le personnel et légiférer des normes de qualité des
soins
– Soutenir la formation et le perfectionnement professionnel
– Améliorer les mécanismes dapplication et de reddition de comptes
– Élargir léventail des soins à domicile et des soins
communautaires
Ce colloque sest inscrit dans le cadre d’une tournée pancanadienne
du SCFP visant à présenter ce rapport sur les enjeux touchant la
qualité des services d’hébergement pour nos aînés.