NON AU BULLDOZAGE !
11 décembre 2003
(Mise à jour de 15h42)
Depuis 5 heures ce matin, malgré la pluie et le verglas à certains
endroits, des milliers de membres de la FTQ manifestent dans toutes
les régions du Québec. Il s’agit du plus important mouvement de
manifestation depuis des décennies. Plusieurs équipes vont se
relayer pour assurer la poursuite de ces manifestations.
Les gens sont descendus dans la rue pour dire au gouvernement
Charest: «NON à l’adoption à toute vapeur du projet de loi 31
qui ouvrirait toute grande la porte à la sous-traitance de cheap
labour, tant dans le privé que dans le public.» La modification
de l’article 45 du Code du travail remet en question 40 ans de
relations de travail et de paix sociale, du jour au lendemain, en
refusant les vrais débats. Par le passé, à chaque fois que le
mouvement syndical a voulu modifier des dispositions du Code du
travail, l’exercice a pris des mois et des années de discussions.
Répondant à l’appel du patronat, ce gouvernement voudrait nous
passer en travers de la gorge des modifications majeures en
seulement 15 jours! Du jamais vu! C’est inacceptable!
FTQ
En conférence de presse, en début
d’après-midi, Henri Massé, le président de la FTQ, a fait état du
mécontentement généralisé des hommes et des femmes que nous
représentons. «Aujourd’hui, ils sont des milliers, partout au
Québec, à braver le mauvais temps. J’ai pas vu le monde aussi
choqué à la FTQ depuis 1972.» Il faisait ainsi référence à
l’emprisonnement des présidents des trois grandes centrales
syndicales, il y a 30 ans.
Accompagné du secrétaire général de la FTQ, René Roy, et d’une
majorité de membres du bureau de la FTQ, Henri Massé a expliqué que
les moyens d’action d’aujourd’hui visaient le gouvernement et le
Conseil du patronat et non pas la population. «On tente
d’appauvrir une partie des membres que nous représentons en nous
muselant. Je demande au gouvernement de prendre le temps de
discuter avec nous, de nous laisser du temps pour présenter des
propositions.»
«Les actions en cours dans toutes les régions du Québec visent à
inciter le gouvernement Charest à retirer ou, à tout le moins, à
reporter ses projets de loi qui attaquent de plein fouet les
travailleuses, les travailleurs et leurs syndicats, dit de son
côté René Roy. Il s’agit en particulier du projet de loi 31, qui
ouvrirait toute grande la porte à la sous-traitance de cheap
labour, tant dans le secteur privé que le secteur public, ainsi que
du projet de loi 30, qui chambarde le régime de négociations et des
accréditations syndicales dans le secteur de la santé.»
Les moyens d’action doivent se poursuivre, selon les régions,
jusqu’à vendredi (demain) midi au plus tard. Mais d’autres
manifestations pourraient avoir lieu la semaine prochaine.