Le Front commun demande l’intervention du médiateur
5 juin 2015
ministre du Travail, Sam Hamad, afin qu’il nomme un médiateur pour
tenter de dénouer les nombreuses impasses qui subsistent dans le
cadre des négociations du secteur public.«Après six mois de discussion,
force est de constater le peu de marge de manoeuvre accordée par le
gouvernement à ses négociateurs, déplore Francine Lévesque,
vice-présidente de la CSN. Le
gouvernement souhaite conditionner les discussions sur les salaires
à des éléments qui sont à l’extérieur du cadre des négociations,
notamment en matière d’équité salariale et de règlement des
plaintes de maintien de l’équité. Or, ce n’est pas à la table
centrale qu’on règle ces plaintes, mais bien devant la Commission
de l’équité salariale: la loi prévoit une procédure précise et
objective pour apporter les modifications nécessaires. Alors qu’on
célèbre cette semaine le 20e anniversaire de la marche Du pain et
des roses, alors que le secteur public est composé à 75% de femmes,
il est plutôt décevant de constater que le gouvernement ignore
l’une de nos priorités, soit de mettre un terme au retard salarial
des employés de l’État par rapport aux autres travailleurs
québécois.»
s’inquiète de la lenteur des travaux aux différentes tables
sectorielles de négociation. «Nous avons fait nos travaux, nous avons
déposé nos demandes dans les délais prescrits et nous les avons
ciblées afin d’améliorer l’organisation du travail et résoudre les
problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’oeuvre dans le
secteur public. De leur côté, les comités patronaux de négociation
ont déposé des textes plutôt flous et plusieurs d’entre eux
refusaient de clarifier leurs demandes. C’est assez difficile de
négocier quand on ignore ce que l’autre partie veut! Nous avons dû
intervenir auprès du négociateur en chef du gouvernement, Maurice
Charlebois, pour que les comités patronaux nous déposent de
nouveaux cahiers, avec des demandes précises, il y a à peine une
semaine. Nos équipes les étudient actuellement pour voir s’ils
contiennent de réels espaces de négociation.»«Devant la lenteur des travaux,
nous sommes d’avis que l’intervention d’un tiers, indépendant,
pourrait aider les parties à progresser dans leurs
discussions, estime Lucie Martineau, porte-parole du SISP.
La loi qui encadre les
négociations du secteur public prévoit une période de médiation
obligatoire avant l’obtention du droit de grève. Mais nous ne
voulons pas d’un passage obligé, nous voulons un réel exercice de
médiation. Nous réitérons que notre objectif premier est
l’obtention de bonnes conventions collectives négociées.
Parallèlement, nous poursuivons nos consultations en vue d’une
grève à l’automne, et ce, en fonction de l’état des travaux aux
tables de négociation. La grève n’est pas un objectif en soi, mais
bien un moyen pour augmenter notre rapport de force. Nous voulons
être prêts dès cet automne, si nécessaire, à exercer des moyens
plus lourds pouvant aller jusqu’à la grève.»
Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services
publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la
Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces
organisations représentent plus de 400,000 travailleuses et
travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de
l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique
du Québec. Les conventions collectives du secteur public sont
échues depuis le 31 mars 2015.