Le cabinet fédéral doit prendre acte de la volonté des élus québécois
10 mars 2005
Le syndicat des employés de CKAC, affilié au
SCFP, accueille favorablement la motion unanime adoptée aujourd’hui
à l’Assemblée nationale dans le dossier de la vente de Radiomédia à
Corus.
«Nos élus viennent de reconnaître officiellement que, dans sa
forme actuelle, la transaction entre Corus et Astral constitue un
sérieux problème en matière de diversité des sources d’information.
Le gouvernement fédéral doit désormais prendre en considération le
point de vue des élus québécois et renvoyer le dossier au
CRTC», affirme Jules Bordeleau, président du syndicat. «La
salle des nouvelles de CKAC est la dernière de la radio privée
francophone à produire sa propre information nationale et son
maintien demeure incontournable.»
Pour le SCFP, la diversité des sources d’information passe
inévitablement par l’imposition de conditions de licence en matière
d’heures de production de nouvelles nationales, locales et
internationales. Et seul le CRTC a le pouvoir de mieux encadrer la
transaction pour garantir l’atteinte des objectifs d’intérêt public
soulevés aujourd’hui par l’Assemblée nationale du Québec.
«Dans un dossier aussi névralgique pour la
qualité de la vie démocratique, on ne peut s’en remettre à la bonne
volonté des entreprises», souligne Jules Bordeleau. «Et trop
souvent les promesses de Corus-Québec sont demeurées lettre
morte».
Rappelons que lors de la création d’Info 690, Corus avait pris des
engagements qu’elle n’a jamais respectés. Selon le projet approuvé
par le CRTC, cette station devait faire appel à 38 journalistes.
Aujourd’hui, elle n’en compte que 11 pour assurer un service
d’informations en continu. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant
que près de 75% de ses nouvelles proviennent directement de la
Presse canadienne (NTR).
Le syndicat invite par ailleurs David Emerson, ministre de
l’industrie nouvellement responsable du dossier de CKAC pour le
cabinet fédéral, à examiner la requête du syndicat en tenant compte
de la diversité des sources d’information et de l’intérêt public en
général.
«Dans sa décision du 21 janvier dernier, sur la base
d’informations erronées ou à tout le moins incomplètes, le CRTC a
attribué aux considérations d’ordre économique un poids
disproportionné. Le gouvernement canadien doit demander au Conseil
de revoir sa décision afin de corriger le tir», de conclure
Jules Bordeleau.