L’ALENA: oui, mais pas à n’importe quel prix
25 juillet 2017
Dans un mémoire sur la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) déposé auprès du gouvernement canadien, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) demande au gouvernement canadien d’envisager la possibilité de se retirer des pourparlers advenant une situation où les États-Unis se montreraient trop gourmands et surtout déraisonnables dans leurs demandes.
Pour la FTQ, les politiciens et les économistes ont fortement exagéré les bénéfices économiques allégués des accords de libre-échange, dont l’ALENA. Certes, les exportations des entreprises ont augmenté de même que les profits, mais force est de constater que cela s’est fait au détriment de la population et des travailleurs et travailleuses. Pertes de milliers d’emplois, menaces de délocalisation qui ont miné le rapport de force des syndicats, déréglementation du marché du travail… voici quelques-uns des éléments qui ont contraint les syndicats et les travailleurs et travailleuses à accepter des baisses de salaire et des reculs dans leurs conditions de travail. Ce modèle a échoué à améliorer les conditions de travail et de vie des populations des trois pays.
Aujourd’hui, il faut œuvrer pour que la mondialisation soit plus juste et plus inclusive. Il faut élaborer des politiques publiques qui assurent un meilleur partage de ses bénéfices. C’est sous cet angle que, dans son mémoire, la FTQ propose notamment les revendications suivantes: exclure de l’accord les marchés publics des provinces et des États; introduire des clauses sur les droits du travail et syndicaux; régler le litige sur le bois d’œuvre; sauvegarder le système de gestion de l’offre; respecter les engagements en matière de climat et d’environnement et protéger la culture et la diversité culturelle…
En conclusion, la FTQ dit oui au libre-échange, mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix. Advenant le cas où le Canada se retrouverait devant une impasse, le gouvernement devra se poser la question. Avons-nous réellement besoin de l’ALENA? Existe-t-il un autre modèle de commerce extérieur qui pourrait générer davantage de bénéfices, susciter moins de perturbations sur le marché du travail et créer moins de désarroi au sein des populations? La question est posée.