Manifestation à l’hôpital Lachine
25 juillet 2002
Alors que l’Assemblée nationale discutait du projet de loi spéciale
proposée par le ministre de la Santé, c’est pancartes à la main que
les membres du SCFP 2881 (Centre hospitalier de Lachine) ont tenu à
rappeler à François Legault que sa solution du mois de mai dernier
est en train de saper le moral des troupes dans les hôpitaux.
Rappelons qu’au printemps, le ministre avait annoncé un plan
d’action de 23,4 millions de dollars pour contrer la pénurie
estivale de personnel infirmier. Dans le cadre de ce plan d’action
gouvernemental, les primes accordées au personnel qui effectue les
quarts de travail les plus difficiles (soir, nuit, fin de semaine
et soins spécialisés) ont été bonifiées afin, disait le
gouvernement, d’assurer la présence d’un nombre suffisant
d’infirmières dans l’ensemble des hôpitaux du Québec.
Le hic, c’est que les bonifications n’ont été accordées qu’au seul
personnel infirmier et pas aux autres. Pour les membres du SCFP, la
situation de deux poids deux mesures préconisée par le ministère
est indéfendable, d’autant plus que les travaux des comités de
planification de la main-d’uvre ont tous conclu à une pénurie de
personnel dans la plupart des professions et non pas uniquement
chez les infirmières.
Christiane Laberge, membre de l’exécutif du SCFP 2881, précise que
« par son programme de bonification des primes, le ministère est
en train de dégrader le climat de travail et de créer un
déséquilibre dans le traitement du personnel hospitalier. »
« Vous pouvez imaginer le climat de travail dans une équipe de
soir, ou de nuit, quand certains ont la chance de toucher des
primes au moins deux fois plus élevées que les autres, par exemple
l’infirmière touche une prime améliorée mais pas
l’infirmière-auxiliaire ni le préposé au bénéficiaire, ni non plus
les autres employés », déplore-t-elle.
Présent à la manifestation, Marcel Girard, président du Conseil
provincial des Affaires sociales (CPAS), l’organisme qui chapeaute
20 000 membres dans la santé et les services sociaux au Québec,
fait remarquer pour sa part que, là où le SCFP représente des
infirmières comme à l’Institut Pinel, « ce ne sont pas non plus
toutes les infirmières qui touchent des primes améliorées. »