Masques N95: les syndicats de la santé dénoncent les messages incohérents de l’INSPQ
17 juin 2021
Les syndicats représentant l’ensemble des travailleur·euse·s du réseau de la santé demandent à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) d’ouvrir un dialogue avec les parties prenantes, notamment avec l’ensemble des organisations syndicales du réseau de la santé et les spécialistes en santé et sécurité du travail, dont ceux et celles de l’IRSST, avec l’objectif de favoriser un environnement de travail sécuritaire et une réelle culture de santé et de sécurité du travail.
L’APTS, la FIQ, la FSQ-CSQ, la FSSS-CSN, le SCFP et le SQEES-FTQ considèrent que les messages incohérents véhiculés par l’INSPQ sur l’usage des masques N95 mettent en danger leurs membres. Les syndicats constatent que leurs membres n’ont aucune raison de faire confiance au Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ) de l’INSPQ pour recommander des mesures de prévention adéquate contre le SRAS-CoV-2 et la COVID-19.
Les recommandations de l’INSPQ sur la protection respiratoire publiées le 2 juin dernier sont la plus récente illustration de son mépris à l’égard des règles de santé et de sécurité du travail établies par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Les positions dogmatiques du CINQ lors des audiences de cet hiver devant le Tribunal administratif du travail (TAT), ses interventions auprès de la CNESST pour lui demander de ne pas appliquer la décision du TAT et l’exclusion des parties prenantes de toute forme de consultation ont un impact négatif sur la crédibilité de l’INSPQ.
Le Québec affiche l’un des pires bilans d’infection des travailleur·euse·s de la santé au Canada depuis le début de la pandémie. Le CINQ continue pourtant de s’opposer à la reconnaissance de la propagation aérienne et, de ce fait même, de recommander le port d’un masque N95 ou d’un appareil de protection de type respiratoire seulement dans les zones à risques, qui sont très limitées.
Une gouvernance à réviser
À la lumière de ces actions fortement contestées, les représentant·e·s des travailleur·euse·s du réseau de la santé remettent en question la gouvernance de l’INSPQ, plus particulièrement la présence au sein de son conseil d’administration du directeur national de la santé publique du Québec, qui cumule le poste de sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et des Services sociaux et celui de directeur national de la santé publique, qui relève du même ministre.