Manifestation monstre du Front commun
20 mars 2010
À quelques jours de léchéance des conventions collectives des
employés des secteurs public et parapublic, des milliers de
personnes, membres et amis du Front commun SISP-CSN-FTQ provenant
de toutes les régions du Québec, ont marché dans les rues de
Montréal afin de rappeler au gouvernement que les solutions pour
améliorer les services publics passent par la voie de la
négociation.
La présidente du Conseil du trésor a appelé,
hier, à un blitz de négociation tel que le souhaitait le Front
commun. Il accueille positivement cette annonce, mais jugera
larbre à ses fruits. «À dautres
occasions, notamment le 19 février dernier, la présidente du
Conseil du trésor avait annoncé une période dintensification de la
négociation dont nous navons jamais vu la couleur. Nous demeurons
prudents et constaterons la semaine prochaine le niveau de
détermination du gouvernement. Les organisations syndicales membres
du Front commun sont disponibles pour négocier intensivement, mais
rappellent quil ny aura pas dentente globale sans que ne soient
intervenues des ententes au niveau sectoriel. Cela signifie que
pour atteindre lobjectif du 31 mars, les travaux sectoriels
doivent impérativement débloquer et le gouvernement doit démontrer
sa bonne foi en retirant certains des irritants majeurs qui
empêchent davancer», expliquent les représentantes et
représentants du Front commun.
Assurer la pérennité des services
publics
«Ces négociations sont cruciales
pour lavenir des services publics en santé, en éducation, pour la
sécurité des personnes et la protection de lenvironnement. Le
gouvernement doit entendre le message de ces milliers de citoyennes
et citoyens réunis aujourdhui pour demander des solutions
concrètes aux problèmes vécus dans les milieux de travail et qui
ont un impact direct sur les services à la population»,
affirme la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.
Des centaines de personnes, des syndiqués du secteur privé et des
groupes communautaires se sont joints à la manifestation pour
appuyer les revendications du Front commun. Pour ces personnes, les
services publics nous concernent tous puisquils sont issus des
choix collectifs de la société québécoise. Ils assurent un filet de
sécurité sociale essentiel et constituent le meilleur outil de
redistribution de la richesse.
«Par le passé, le secteur public faisait lenvie de plusieurs
autres secteurs de la société, mais ce nest malheureusement plus
le cas aujourdhui. Les retards salariaux qui saggravent année
après année et les conditions de travail qui se sont détériorées
font en sorte que le secteur public a perdu ses lettres de
noblesse», ajoute le président de la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Michel Arsenault.
Pour le Front commun, «il est
urgent dopérer un virage afin dassurer la pérennité des services
publics, dy attirer et dy retenir une main-duvre compétente. La
pénurie de personnel se fait déjà sentir dans toutes les catégories
demplois depuis plusieurs années. De plus, elle va saggraver, à
cause des départs massifs à la retraite, de mauvaises conditions de
travail et dune rémunération non concurrentielle. Les secteurs de
la santé, de léducation et de la fonction publique sont de moins
en moins attrayants et plusieurs sont séduits par lentreprise
privée qui offre de meilleures conditions de travail et des
salaires plus élevés», confirme la porte-parole du
Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), Dominique
Verreault.
Revendications
Le Front commun revendique des hausses de salaire de 2% par année
afin de protéger le pouvoir dachat des salariées et des salariés.
De plus, il veut entreprendre un rattrapage salarial afin de rendre
les salaires versés dans le secteur public plus concurrentiels. À
cet égard, il demande un rattrapage salarial annuel de 49 cents
lheure en moyenne, ce qui équivaut à 1,75% du salaire moyen.
Le Front commun regroupe 475,000 personnes salariées des services
publics. Il s’agit des fonctionnaires et des professionnels du
gouvernement, des travailleuses et travailleurs syndiqués des
réseaux de la santé, de l’éducation et de certains organismes
gouvernementaux. Le Front commun est formé du SISP (CSQ, FIQ, SFPQ,
APTS et SPGQ), de la CSN (FSSS, FEESP, FNEEQ, FP) et de la FTQ
(SCFP, SQEES, SEPB, UES).