L’Université de Montréal veut refiler la facture au syndicat
23 mai 2007
On ne le croirait pas, mais on joue aussi à la
«patate chaude» à luniversité. Dans une requête déposée hier
devant le Tribunal des droits de la personne, lUniversité de
Montréal demande que le syndicat des employés de soutien, affilié
au SCFP, soit déclaré co-responsable des discriminations
salariales, dans léventualité où elle devrait indemniser des
salariées lésées. Si la direction avait gain de cause, le syndicat
devrait payer la moitié des sommes à verser pour rétablir une
situation quil conteste devant les tribunaux depuis maintenant 10
ans.
«Cest absurde, lance la présidente Margaret Lapointe.
LUniversité de Montréal maintient depuis des années un régime
discriminatoire et ce serait aux employés de payer la moitié de la
facture. Il convient de rappeler qui est lemployeur et qui sont
les victimes dans toute cette saga. Depuis plus dune décennie, des
femmes sont sous-payées dans cette institution. Nos membres en
majorité des femmes nont pas à contribuer pour corriger l
injustice quelles subissent.»
Dans son recours, lUniversité avance que le
syndicat avait accepté en 1995 lentente sur les relativités
salariales et quil devient donc partie prenante du régime alors
établi. De son côté, le syndicat rappelle quil avait, dès le
départ, annoncé que ce plan ne corrigeait pas la discrimination
salariale et quil en contesterait la validité.
Notons enfin que dans sa récente requête, linstitution cherche
aussi à exclure les deux tiers des plaignantes. En fait, toutes
celles qui ont signé un consentement après juin 1998 naurait droit
à rien si lUniversité était reconnue coupable. Dans ce scénario,
évidemment contesté par le syndicat, le nombre de femmes
indemnisées passerait de 1800 à 600 seulement.