Lucie Levasseur donne le ton sur le projet de loi 60
8 mai 2012
Cest à lhôtel Delta de Trois-Rivières que
sest ouvert le Colloque en santé et sécurité du travail 2012 du
SCFP-Québec, le 8 mai dernier. Réunis sous le thème «Prendre le
temps dy penser pour mieux agir», les participants prennent part à
des ateliers et des conférences étalés sur deux jours.
Lors de louverture, Lucie Levasseur, présidente du SCFP-Québec, a
pris la parole sur le projet de loi 60. Déposé en avril dernier par
la ministre du Travail Lise Thériault, il apporterait des
modifications à la Loi sur la santé et la sécurité du travail ainsi
quà la Loi sur les accidents de travail et les maladies
professionnelles.
«Ce projet de loi est rempli de
bonnes intentions, mais on nest pas dupes : il comporte surtout
des changements importants, qui viendraient modifier en profondeur
la santé/sécurité au quotidien », explique Mme Levasseur.
La présidente y voit là un nivèlement par le
bas pour les salariés avec, entre autres mesures envisagées, la
possibilité dabolir les comités locaux de santé/sécurité, même
sils sont prévus par une convention collective : «Cest inacceptable, surtout quand on sait
combien les représentants locaux en santé/sécurité sont
indispensables! Du monde dévoué, qualifié et humain, qui aident à
la guérison et à la réintégration de leurs collègues. Il faut
absolument garder ces personnes-là en première ligne, cest
incontournable !», déclare-t-elle.
Mme Levasseur a aussi abordé le sujet chaud des négociations de
lAccord économique et commercial global (AECG) avec lUnion
européenne. Le SCFP considère quune entente de cette ampleur doit
être publique, alors que les gouvernements la négocient en catimini
et sans en dévoiler clairement le contenu.
« Notre plus gros problème avec
lAECG, ce sont des clauses qui donneraient aux multinationales qui
investissent ici un pouvoir sur, entre autres, leau, le transport,
lénergie et les soins de santé », précise-t-elle.
«Il faut à tout prix éviter la
mainmise sur nos services publics ! »
Autre enjeu social de lheure pour tout le mouvement syndical :
protéger les caisses de retraite des travailleuses et travailleurs.
La présidente a rappelé la campagne médiatique du SCFP, lancée au
début de mai, qui vise à expliquer au grand public la raison dêtre
des régimes complémentaires qui assurent une retraite décente à
tous :«Le SCFP ne mène pas
seulement des luttes pour les travailleurs, mais aussi pour les
retraités ! Et des retraités qui vivent sous le seuil de pauvreté,
ça ne devrait pas exister ! On se bat pour vivre décemment, mais
aussi pour vieillir décemment !», conclut Mme Levasseur.
Comptant plus de 111 000 membres au Québec, le SCFP est présent
dans 10 secteurs dactivité, soit les affaires sociales, les
communications, léducation, lénergie, les municipalités, les
sociétés dÉtat et organismes publics, les transports aérien et
urbain, le secteur mixte, ainsi que les universités.