L’opposition des municipalités à l’AECG s’intensifie
12 mars 2012
Alors que le gouvernement Harper presse le pas
pour conclure les négociations commerciales avec lUnion
européenne, les municipalités canadiennes sont de plus en plus
préoccupées par les dangers de cette nouvelle entente.
Les négociateurs canadiens seront à Bruxelles cette semaine et la
semaine prochaine afin de lancer les discussions de la onzième
heure sur lAccord économique et commercial global (AECG).
La semaine dernière, les conseillers municipaux des villes de
Toronto et de Thorold en Ontario ont imité les conseillers de 26
autres municipalités en demandant des exemptions à lAECG et un
véritable débat public sur cette entente commerciale. Il y a aussi
23 autres municipalités qui ont exprimé ouvertement leurs
préoccupations face aux restrictions aux pouvoirs des gouvernements
locaux qui découleront de lAECG. Ces municipalités représentent
près dun million de Canadiens.
Cette entente dune grande portée aurait pour
la première fois le pouvoir dastreindre les municipalités à des
règles internationales controversées qui modifient les façons dont
les gouvernements locaux peuvent gérer les fonds publics. Les
règles dachat local, les incitatifs à lembauche locale et les
règles dachat au Canada seraient demblée frappés dinterdit.
«Cette opposition ira en
saccroissant alors que les Canadiens seront de plus en plus
nombreux à apprendre la vérité sur cette entente secrète. Nous
demandons la suspension des négociations et la publication pleine
et entière de tout ce que le Canada et les provinces ont déposé à
la table de négociation, notamment dans le domaine des services
publics comme leau ou encore lélaboration de politiques comme la
création demplois locaux», selon le président national du
SCFP, Paul Moist.
Aucune discussion publique na porté sur les répercussions de
lAECG, et les informations qui ont filtré jusquà maintenant nont
rien pour rassurer. Lautomne dernier, le SCFP et le Conseil des
Canadiens ont organisé une grande tournée nationale dont lobjectif
était de jeter un peu déclairage sur les problèmes qui seraient
engendrés par lAECG.
«Dans toutes les villes que nous
avons visitées, le message des citoyens était très clair. Les
Canadiens veulent que leur municipalité soit en mesure de prendre
des décisions dintérêt public dans des dossiers comme la création
demplois locaux, les politiques dachat local et la protection de
lenvironnement. De plus, les Canadiens ne veulent pas dune
entente qui aura pour effet dencourager une intensification de la
privatisation des services publics comme leau, les soins de santé
et les services postaux», selon la présidente nationale du
Conseil des Canadiens, Maude Barlow.