L’ONF fragilisé par Ottawa
17 novembre 2004
Même s’il patauge dans d’impressionnants
excédents budgétaires, le gouvernement de Paul Martin a décidé de
financer ses réinvestissements en santé à même les budgets actuels
de divers ministères.
Ainsi, ce n’est pas moins de 12 milliards de dollars qui doivent
être dégagés dans les budgets existants. Encore une fois, cet
exercice se fera au détriment de la culture et des créateurs. Entre
autres, le ministère du Patrimoine doit trouver rapidement 150
millions de dollars à même les budgets des deux prochaines années,
une coupure qui deviendra permanente par la suite.
Les sommes exigées sont telles qu’on demande
encore à l’Office national du film (ONF) de sabrer dans ses
budgets. Or, cet organisme fonctionne à l’extrême limite de ses
ressources et a déjà appliqué à d’importantes compressions au cours
des dernières années. D’autre part, la direction et les employés, à
la suite d’un vaste processus de consultation, ont adhéré à un
nouveau plan stratégique qui rapporte déjà des fruits. Tout cela
est désormais remis en question. En clair, on parle de faire
disparaître 500,000$ dès cette année pour l’ONF! Cela signifie que
les progrès réalisés seront probablement mis en péril par l’appétit
inconsidéré du premier ministre Martin.
Les syndicats SCFP présents à l’ONF dénoncent fermement ces
compressions inutiles qui risquent d’empêcher les artisans de
l’institution de remplir adéquatement leur mandat.
Le SCFP compte faire toutes les représentations nécessaires pour
éviter ce sombre scénario. À cet égard, il appuie sans réserve les
démarches du commissaire de l’ONF, Jacques Bensimon, pour préserver
le rôle vital de cette institution culturelle dans le paysage
télévisuel et cinématographique canadien.