Le SCFP manifeste aux portes du caucus du PLQ
26 août 2015
Plusieurs membres du SCFP-Québec ont manifesté ce midi au centre-ville de St-Georges de Beauce contre la réforme du réseau de santé et de services sociaux du gouvernement Couillard. La manifestation était organisée par le Conseil provincial des affaires sociales (CPAS) du SCFP durant la première des trois journées de caucus du Parti libéral du Québec au Centre de congrès Le Georgesville, où tous les ministres et députés se réunissaient pour établir certaines stratégies et préparer la rentrée parlementaire de l’automne.
Des représentants de divers syndicats locaux, dont certains même de l’Université Laval, se sont déplacés en solidarité avec les travailleuses et travailleurs du secteur de la santé pour s’opposer à la loi 10 qui selon eux va faire encore plus de dommages sur le réseau public. Statistiques à l’appui, tous s’entendent pour dire que les réformes passées, comme par exemple le projet de loi 25 en 2003, n’ont pas fonctionné et la situation a empiré dans le réseau de la santé. Les manifestants ont fait du bruit pour attirer l’attention des membres du caucus libéral, tout en gardant le respect et la bonne humeur. Plusieurs élus du CPAS ont pris la parole, dont Dominic Cordeau, l’instigateur de l’événement, et Simon Beaulieu, le bâtisseur du Comité action. Lucie Levasseur et Denis Bolduc, respectivement présidente et secrétaire général du SCFP-Québec, étaient aussi présents.
«Les réformes ne fonctionnent pas parce qu’on ne consulte pas ceux qui ont vraiment les solutions concrètes aux problèmes : les véritables acteurs sur le terrain, les travailleuses et travailleurs du réseau public de santé et de services sociaux,» dénonçait Lucie Levasseur.
Le CPAS considère que le ministre Barrette met en œuvre une énième réforme contre-productive, qui est principalement une réforme de l’administration du réseau public, et qui ne permet ni de répondre à l’enjeu de l’accessibilité des soins ni à celui de la saine gouvernance. L’annonce de la Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l’abolition des agences régionales, mieux connue comme le projet de loi 10, avait surpris par son ampleur et par l’empressement qu’affichait le ministre Barrette à la mettre en œuvre malgré l’opposition quasi unanime de différents experts et acteurs du réseau. Le CPAS se dit entre autres préoccupé par la taille des établissements créés et par le découpage opéré par la réforme, qui est centralisateur et qui ne tient pas compte de la taille du territoire, des besoins spécifiques de la population et de la nécessité d’adapter l’offre de soins aux réalités propres aux différentes régions. Le CPAS appréhende que cette nouvelle réorganisation du réseau éloigne encore davantage les services de la population et qu’ultimement elle se traduise par une privatisation accrue. De plus, le CPAS s’oppose aux changements importants dans la gouvernance des établissements qui renforcent le contrôle direct du ministre de la Santé sur le système de soins au Québec, qu’il considère contraires à toutes les règles de bonne gouvernance et qui constituent un recul sans précédent.
Ce rassemblement est le début d’une série de manifestations des travailleuses et travailleurs du secteur de la santé qui auront lieu cet automne.
«Le secteur des affaires sociales est en négociations face au gouvernement et ce ne sera pas facile. Comme d’habitude, les travailleuses et travailleurs peuvent compter sur le SCFP et le soutien de tous ses secteurs. Nous serons solidaires, nous serons derrière eux et nous mènerons cette bataille de front,» déclarait Lucie Levasseur.