Lock-out au Port de Québec : les débardeurs saluent la loi anti-scabs
20 juin 2024
En ce 21e mois de lock-out au port de Québec, les débardeurs saluent haut et fort le déclenchement du compte à rebours de douze mois avant que le projet de loi contre l’utilisation des travailleurs de remplacement entre en vigueur.
« Le conflit des débardeurs de Québec est une illustration de la nécessité de ce projet de loi alors qu’on voit l’employeur disparaître de la table des négociations pendant des mois. Cela est seulement possible grâce aux travailleurs de remplacement », dénonce Nina Laflamme, conseillère syndicale du SCFP.
Les travailleurs de remplacement : une dynamique qui envenime les conflits de travail
Le syndicat des débardeurs de Québec dénonce, pour l’avoir vécu depuis le 15 septembre 2022, que le recours aux travailleurs de remplacement qui franchissent les lignes de piquetage amène des situations de tension, voire de violence. Dans le cadre de ces tensions, certains débardeurs ont été visés par des accusations criminelles et/ou pénales. Des milliers de dollars en contraventions et en frais d’avocats se sont accumulés.
« On a constaté que ceux qui nous accusent n’ont pas de considération pour le fait que tout ça se déroule strictement sur les lignes de piquetage, elles-mêmes tenues en vertu du droit d’association, lequel est protégé par les Chartes », de dénoncer la conseillère.
« Il n’y a rien de bon dans le fait d’utiliser des travailleurs de remplacement. Ça nuit aux négociations, ça augmente les risques d’accidents de travail. Mais pire encore, cela envenime les relations bien au-delà de la négociation. Il y a une vie après le conflit. Les travailleurs qui voient leur employeur les remplacer ainsi vivent cela comme un acte de trahison. Cela marque le cœur des débardeurs aujourd’hui, en plus de laisser des traces, pour le futur.
Les débardeurs de Québec sont en lock-out depuis le 15 septembre 2022, certainement l’un des plus longs lock-out dans l’histoire de la Ville de Québec, dépassant maintenant celui du Journal de Québec, qui avait duré près de 16 mois, en 2007.