On craint un conflit de travail à Cogeco Câble
9 décembre 2004
Alors que la compagnie Cogeco rencontre ses
actionnaires aujourd’hui même pour présenter son bilan, très
positif, et ses projections, les employés font entendre un tout
autre son de cloche. Selon eux, la situation de l’entreprise ne
justifie en rien les reculs aux conditions de travail qu’on tente
de leur imposer, et ils redoutent même un conflit de travail.
«Les reculs qu’on veut nous faire avaler sont carrément
inacceptables dans le contexte actuel, fait valoir Alain Caron,
président du Syndicat des employés de Cogeco Câble, affilié au
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ). Les
employés n’accepteront pas les diminutions ds conditions de travail
et de rémunération que tente d’imposer Cogeco. Si celle-ci
persiste, poursuit-il, cela nous entraînera inévitablement dans un
conflit, ce qui affectera l’avenir de la compagnie et entraînera
son titre à la baisse. Les actionnaires devraient s’interroger sur
la stratégie et l’approche conflictuelle de Cogeco, parce qu’ils en
seront eux aussi les victimes.»
Le syndicat estime que la situation économique
et les perspectives de développement de la compagnie sont
enviables. Cogeco ne peut, sous prétexte d’un marché concurrentiel,
réclamer uniquement des reculs aux conditions de travail. Cette
situation concurrentielle existe depuis la déréglementation de 1986
et le défi qu’elle a posé a été plus que relevé depuis, grâce à la
compétence, les efforts et l’engagement des employés.
Les 400 employés syndiqués du câblodistributeur Cogeco sont sans
contrat de travail depuis deux ans. Syndicat et employeur tentent
de négocier une nouvelle convention collective depuis un an et
demi. Le 26 octobre dernier, les syndiqués ont manifesté pendant
quelques heures dans toutes les villes desservies par Cogeco Câble.
Cette manifestation suivait de quelques jours le vote massif en
faveur du déclenchement de moyens de pression en appui à leur
équipe de négociation.
Cogeco
Cogeco est le quatrième câblodistributeur en importance au Canada
et le second au Québec. Il dessert une grand nombre de
municipalités sur de vastes parties du territoire québécois,
notamment Amqui, Drummondville, Baie-Comeau, Magog, Matane,
Montmagny, Rimouski, Mont-Joli, Sept-Îles, Port-Cartier,
Saint-Hyacinthe, Sainte-Adèle, Sainte-Agathe,
Mont-Tremblant, Saint-Donat, Saint-Georges-de-Beauce, Thedford,
Trois-Rivières et Valleyvield.