Les syndicats d’Hydro-Québec annoncent une campagne en faveur de la nationalisation de l’énergie éolienne
11 décembre 2005
Suite à la conférence des Nations unies sur le
changement climatique qui sest terminée à Montréal, la FTQ et les
syndicats dHydro-Québec affiliés au SCFP-FTQ, représentant plus de
17 000 employés de la société publique, réclament la
nationalisation de la production dénergie éolienne. Ils annoncent
aussi la tenue dune campagne de sensibilisation à cet effet au
début de 2006.
Développer une expertise proprement québécoise
«Le vent, tout comme leau, nappartient à personne»,
clament dune seule voix le président de la FTQ, M. Henri Massé et
les dirigeants syndicaux. Ils ne comprennent pas pourquoi le
gouvernement Charest refuse de développer une expertise proprement
québécoise dans le secteur de lénergie éolienne et sen remet
systématiquement aux entreprises privées.
«Nous avons un potentiel énorme, nous pourrions devenir le chef
de file de ce secteur au niveau mondial, tout comme nous lavons
fait pour lhydroélectricité. Au lieu de cela, nous allons laisser
les expertises se développer ailleurs et perdrons le contrôle de
cette technologie davenir », lance Henri Massé, président de
la FTQ. La production privée délectricité, que ce soit par les
petits barrages ou les éoliennes, nont pas leur place et ne
profitent pas à lensemble des citoyens.
Pourquoi se contenter de regarder passer la
parade?
Avec louverture récente des appels doffres pour la production de
2000MW délectricité produite par léolien, et la fin de la
consultation en vue de la nouvelle stratégie énergétique, le moment
semble opportun pour informer la population sur cette orientation
du gouvernement Charest. «Bien sûr, ce nest pas le mandat
dHydro-Québec de fabriquer des poteaux et des pales! Par contre,
nous pouvons développer une expertise dans la production dénergie
éolienne, dans la mise en place de parcs déoliennes et dans
lintégration de cette source dénergie au réseau existant.
Pourquoi se contenter de regarder passer la parade? À terme, il
sera très rentable que la production dénergie éolienne soit
publique. La meilleure preuve en est lhydroélectricité, qui
fournit à lensemble de la population québécoise une énergie sûre,
propre et à coût abordable», souligne Henri Massé.
Un plan daction pour 2006
Jugeant cet enjeu crucial pour la société québécoise, les quatre
syndicats se sont entendus pour lancer, début 2006, une campagne
dinformation sur limportance de préserver la production
énergétique comme un bien public appartenant à tout le monde. En
plus de lénergie éolienne, cette campagne soulignera également les
dangers et les coûts reliés aux mini-barrages privés.
«La production délectricité par le secteur privé rapportera à
certains actionnaires des profits et dividendes importants. Or ces
montants reviendraient à la population du Québec si ces sociétés
étaient nationalisées. Noublions pas que les sommes dégagées par
Hydro-Québec profitent à lensemble de la population, ce qui nest
pas le cas avec les entreprises privées», insiste Charles
Paradis, coordonnateur du SCFP pour le secteur hydroélectrique.
Ne pas créer de brèches dans le contrôle public de la ressource
électrique
Il convient de rappeler que la plupart des entreprises qui lorgnent
le marché québécois de léolien sont étrangères, européennes ou
américaines, et que lexpertise quelles développeraient ici dans
cette filière profiterait à leur expansion ailleurs dans le monde
plutôt quà des entreprises québécoises.
Et cest sans compter quune brèche laissant accès au privé dans
léolien québécois, tout comme on la vu avec les petites centrales
privées, pourrait donner des idées de privatisation dautres pans
dHydro-Québec, une société dÉtat, rappelons-le, née dune volonté
populaire de contrôler publiquement la ressource au début des
années 1960.
Un trésor collectif risque de nous filer entre les doigts
Les syndicats profiteront du dépôt attendu de la nouvelle stratégie
énergétique du gouvernement pour faire passer leur message.
«Publicité, tracts, représentations, activités publiques, tout
est prévu pour assurer un maximum de visibilité, partout au Québec.
Nous voulons conscientiser les gens sur ce qui se passe car un
trésor collectif risque de nous filer entre les doigts. Nous ferons
tout pour que la société québécoise garde le contrôle et profite
pleinement de sa production énergétique», de conclure le
président de la FTQ, Henri Massé.