Les syndicats dénoncent l’impact du sous-financement du CSSS Jardins-Roussillon
27 février 2014
Inquiets des répercussions sur la population
du sous-financement quils desservent, les employés syndiqués du
CSSS Jardins-Roussillon se sont présentés en front commun pour
questionner le conseil dadministration de lAgence régionale de la
santé et des services sociaux de la Montérégie.
«La situation est à un point tel que nous nous demandons pourquoi
la direction et le conseil dadministration nont pas sonné
lalarme plus tôt. La direction a imposé un plan de redressement
pour économiser, sans avoir un réel plan dorganisation. Nous
manquons carrément de personnel pour répondre aux besoins des
patients», a dénoncé Simon Beaulieu, président du
SCFP 3247. «La direction veut
miser sur le soutien à domicile, mais dans les faits, ces
travailleurs sont déjà surchargés. On demande doptimiser nos
services, sans ajout de personnel et ça ne fonctionne pas»,
ajoute-t-il.
Le plan de redressement budgétaire 2013-2015 adopté par le conseil
dadministration du CSSS Jardins-Roussillon à la demande de
lAgence de la Montérégie met le personnel du CSSS dans une
situation intenable. «Les
économies projetées pour le 31 mars 2015 se chiffrent à 12 283 623
$. Non-remplacement des postes vacants, fermeture du centre de jour
en santé mentale, révision du programme daide aux employés ainsi
que des programmes dorientation et de formation. Aussi, on vise la
réduction de lassurance-salaire et des coûts de CSST, alors que le
contrôle sur ces régimes est souvent arbitraire. Presque tous les
secteurs y passent. On abolit également le recours à la
main-duvre indépendante, ce qui est souhaitable. Mais on ne
précise pas quelle façon les 13 000 heures travaillées pour la
catégorie infirmière seront comblées», déclare Isabelle
Groulx, présidente du Syndicat des professionnel(le)s en soins de
santé du CSSS Jardins-Roussillon (FIQ).
La population fera les frais de cette gestion
déficiente. Alors que le plan de redressement prévoit que les
personnes de 75 ans et plus qui se présentent à lurgence soient
retournées à domicile avec un rehaussement de services, le manque
de ressources fait en sorte que les gens déjà placés sur des listes
dattente vont attendre encore plus longtemps, notamment pour les
soins dhygiène, lévaluation en ergothérapie ou la recherche dun
milieu dhébergement. On exige des intervenants quils démontrent
la pertinence des besoins de services de façon très rigoureuse,
comme si la précarité pourtant évidente dans laquelle vivent ces
personnes était mise en doute.
«Si le CSSS na pas le financement pour supporter adéquatement les
personnes dans leur milieu, lobjectif de maintien à domicile est
un leurre», affirme Diane Gosselin, présidente locale de
lAlliance du personnel professionnel et technique de la santé et
des services sociaux (APTS). «
Les personnes salariées qui uvrent auprès des familles sont des
témoins impuissants des besoins criants des clientèles à domicile
sans avoir dalternatives à leur offrir, partageant en ce sens le
lourd fardeau physique et psychologique des aidants
naturels», précise-t-elle.