Les syndicats de la santé et des services sociaux de la CSN et de la FTQ se mobilisent pour un règlement à l’automne
27 septembre 2005
Le Front commun CSN-FTQ donne aujourd’hui le
coup d’envoi d’une série d’actions visant à faire pression sur le
gouvernement pour qu’il reconnaisse concrètement le travail du
personnel de la santé et des services sociaux dans le cadre du
renouvellement des conventions collectives du secteur public. Sur
le thème Au coeur de la santé, des militantes et des militants des
deux organisations se sont donnés rendez-vous à Montréal devant les
bureaux du comité patronal de négociation, le CPNSSS. C’est un cri
du coeur pour dire qu’ils méritent mieux.
Au centre des revendications des syndicats de
la CSN et de la FTQ, qui représentent plus de 60 pour cent du
personnel dans le réseau de la santé et des services sociaux, on
retrouve notamment l’urgence d’améliorer la qualité de vie au
travail, de renforcer les mécanismes de protection des emplois, de
contrer la précarité ainsi que la privatisation et la
sous-traitance.
La précarité des emplois
Contrairement aux déclarations de Jean Charest à l’effet que les
salariés du secteur public bénéficieraient d’une sécurité d’emploi
enviable, la majorité oeuvre pourtant à temps partiel ou figurent
sur des listes de rappel.
«Au-delà de nos demandes salariales, nous revendiquons des
conditions de vie au travail décentes, lancent les porte-parole
syndicaux. Seulement 43,2 pour cent de nos membres ont un emploi
à temps complet régulier, alors que les autres qui sont à temps
partiel attendent que le téléphone sonne pourtravailler. C’est
pourquoi, nous voulons améliorer nos emplois et faire échec à la
sous-traitance. Nous risquons de voir augmenter les pénuries de
personnel dans le réseau et, par conséquent, la qualité des
services à la population
sera compromise si nos conditions de travail difficiles nuisent au
recrutement de nouvelles travailleuses et de nouveaux
travailleurs».
Au bout du rouleau
Si l’on regarde les conditions de travail du personnel de la santé
et des services sociaux, on peut comprendre pourquoi autant de
syndiqués sont au bout du rouleau.
Le burn-out, l’anxiété et le stress font des ravages. Selon
Statistique Canada, les absences en maladie dans ce secteur sont le
double de ce l’on observe dans l’ensemble des autres secteurs
d’emploi. Cette année, les données du ministère de la Santé et des
Services sociaux indiquent que l’équivalent de 10,000 employés à
temps complet s’absentent du travail. Ces absences représentent un
coût de 260 millions de dollars par année, soit 3,8 pour cent de la
masse salariale dans le réseau. La détérioration des conditions de
travail, consécutives aux pénuries de main-d’oeuvre, aux
compressions et au sous-financement, figurent parmi les raisons de
ces absences.
«Il est inacceptable que les travailleuses et les travailleurs
tombent malades à cause de leur travail. Un coup de barre s’impose
pour enlever la pression sur le personnel du réseau de la santé et
des services sociaux»,indiquent les porte-parole de la CSN et
de la FTQ.
La privatisation à nos portes
Un autre grand objectif commun de la négociation est d’obtenir des
protections contre la privatisation et la sous-traitance.
«Jamais les dangers qui menacent le système public de santé et
de services sociaux au Québec n’ont été aussi grands. Il s’agit
d’un enjeu crucial de la négociation», ont-ils poursuivi.
Le jugement Chaoulli et le rapport Ménard constituent deux exemples
récents qui démontrent la poussée vers des projets de
privatisation. Le rapport Ménard, commandé par le gouvernement
québécois, préconise le recours généralisé au privé. En réformant
le Code du travail et en adoptant la Loi 31, en décembre 2003, le
gouvernement Charest a mis la table pour faciliter le recours à la
sous-traitance et à l’impartition dans tous les secteurs de la
santé et des services sociaux, des cuisines aux laboratoires en
passant par l’entretien ménager et le travail effectué par les
professionnels comme la physiothérapie et l’ergothérapie.
Il est faux de prétendre, comme le font les libéraux, que la
privatisation améliorera le système de santé et de services
sociaux. Au contraire, estiment les représentants de la CSN et de
la FTQ, la notion de profit introduite par la privatisation est
incompatible avec un système de santé public, accessible et
universel.
La FTQ et la CSN représentent plus de 60 pour cent du personnel
dans la santé et des services sociaux. Ceux-ci seront consultés au
cours des prochaines semaines concernant des moyens de pression à
exercer cet automne dont le recours à la grève légale si aucun
progrès n’est fait aux tables de négociation.