Les syndicats d’Air Canada demandent au transporteur aérien de cesser ses attaques contre le régime de retraite dans une déclaration commune
30 mai 2011
Trois des syndicats représentant les employés
d’Air Canada, soit les TCA, le SCFP et l’AIMTA, ont émis une déclaration
commune dans
laquelle ils demandent à Air Canada de cesser d’attaquer le régime
de retraite de ses travailleurs au cours de l’actuelle ronde de
négociations contractuelles.
Dans cette déclaration, les syndicats affirment qu’ils sont bien
décidés à maintenir le modèle actuel du régime de retraite, bien
que les détails exacts du régime restent à négocier.
Voici un extrait de la déclaration:
«La société Air Canada est connue
comme l’un des meilleurs transporteurs aériens au monde,
précisément en raison des compétences et de l’engagement de ses
employées et employés à offrir le meilleur service possible et le
plus sécuritaire. Pourtant, le personnel d’Air Canada a enduré
plusieurs années de sacrifice financier et d’incertitude. À la
suite d’épisodes répétés de faillite de la société et de
quasi-faillite, les employées et employés d’Air Canada ont enduré
des réductions salariales et des gels salariaux, la perte
d’avantages sociaux et de congés payés, de même qu’une
détérioration constante des conditions de travail et des niveaux de
stress. Nous avons aussi subi une érosion de la santé financière de
notre régime de retraite – un régime auquel les travailleuses et
les travailleurs cotisent par d’importantes retenues salariales.
Plus récemment, afin d’aider le transporteur à contrer les
difficiles conséquences économiques de la crise financière mondiale
de 2008-2009, les travailleuses, les travailleurs et leurs
syndicats ont accepté un report de cotisations considérables au
régime de retraite qui auraient autrement été requises en vertu de
la loi fédérale sur les pensions (une reprise d’un report semblable
qui avait été mis en application en 2003-2004)…
Maintenant,
alors que l’économie et les résultats financiers d’Air Canada
continuent de se rétablir, le personnel d’Air Canada a reçu des
demandes agressives de diminutions dramatiques et permanentes des
prestations de retraite pour les employées et employés actuels –
ainsi qu’une demande parallèle d’éliminer le régime de retraite à
prestations déterminées pour les nouveaux employés. La société
utilise le déficit actuel du régime (laissant entendre une hausse
des cotisations de l’employeur dans les prochaines années) comme
preuve que le régime serait «non viable». Bien que les déficits des régimes de retraite
soient largement provoqués par les taux d’intérêt et les rendements
du marché, les employées et les employés d’Air Canada ont aidé la
société à faire face à ces déficits en acceptant des règles
spéciales permettant à Air Canada de reporter le remboursement du
déficit. L’objectif des reports n’était évidemment pas de fournir à
la société une autre excuse pour éliminer les prestations de
retraite. L’objectif était d’offrir à la société la possibilité de
respirer un peu sur le plan financier (à des moments déterminants
de son histoire), dans l’attente et selon la promesse explicite que
la société allait subséquemment rattraper le temps perdu avec des
cotisations supplémentaires une fois que les circonstances
financières se seraient améliorées.
Nous pensons que le régime de
retraite à prestations déterminées d’Air Canada est viable pourvu
qu’Air Canada assume ses obligations légales et morales de financer
adéquatement le régime (complété évidemment par les cotisations des
employés).
Le fait que les hauts dirigeants d’Air Canada continuent de
recevoir des crédits extrêmement généreux pour leur régime de
retraite à prestations déterminées (en plus des autres composantes
de leur rémunération de plusieurs millions de dollars) infirme la
prétention que les régimes de retraite à prestations déterminées ne
sont plus possibles ni souhaitables. Si de riches dirigeants
d’entreprise peuvent profiter de la sécurité et de la certitude
d’un régime de retraite à prestations déterminées, alors les
travailleuses et travailleurs qui offrent les services assurant le
succès d’Air Canada le peuvent aussi…
Les travailleuses et les
travailleurs d’Air Canada et leurs syndicats sont totalement
déterminés à maintenir l’intégrité du modèle actuel du régime de
retraite. Bien que les aspects précis du régime sont évidemment
déterminés par le biais du processus normal de négociation
collective, la structure fondamentale de notre régime de retraite
n’est pas à négocier. Avec cette déclaration commune, les
dirigeants du SCFP, des TCA et les unités de négociation de l’AIM
chez Air Canada affirment leur détermination commune à préserver le
régime de retraite à prestations déterminées d’Air Canada pour les
retraités actuels, les employés actuels, de même que pour les
futurs employés. Nous allons faire du maintien du régime, y compris
des cotisations de l’employeur qui sont la conséquence nécessaire
des reports de financement antérieurs, une priorité centrale de nos
prochaines négociations collectives avec Air Canada. Et nous nous
appuyons sur la solidarité la plus déterminée et active de nos
membres pour défendre le régime de retraite contre les demandes
illégitimes de la compagnie de réduire les prestations et
d’introduire une structure à deux niveaux.»
Les TCA représentent 3,800 employés d’Air Canada qui travaillent au
service à la clientèle et aux ventes dans les principaux aéroports
et dans des centres d’appel. Le SCFP représente 6,800 agents de
bord d’Air Canada. L’AIMTA représente plus de 11,000 mécaniciens,
préposés aux bagages, agents de fret, employés responsables de
l’ordonnancement, employés d’entrepôt et employés de bureau des
services financiers du transporteur aérien.