Les retards accumulés font fuir des clients
16 septembre 2004
À cause d’un manque de planification des
effectifs de main-d’uvre pendant la période estivale, le
déchargement au Port de Montréal a pris de sérieux retards depuis
la Fête du travail. Le débarquement des marchandises et des
conteneurs accuse un retard de trois semaines en moyenne et, dans
certains cas, il atteint même six ou sept semaines.
Le président du SCFP 375, Daniel Tremblay, est fort inquiet et
blâme l’Association des employeurs maritimes (AEM) qui a laissé les
choses se détériorer. «Nous ne parlons pas de quelques cas
isolés, mais bien d’un engorgement majeur de tout le service.»
Selon le syndicat, ces retards ont des
conséquences néfastes pour un grand nombre d’entreprises qui
attendent pièces et marchandises, et ne peuvent souffrir de tels
délais sans mettre en danger leur production ou les services à leur
clientèle. «Nous sommes préoccupés parce que certains clients
songent à quitter le Port de Montréal. L’un d’entre eux, client de
Canadien Pacifique, l’a d’ailleurs déjà fait. Ce n’était pas sans
conséquence, puisqu’il s’agissait de 5000 conteneurs de 20 pieds
qui ont été déchargés ailleurs.»
Le président du syndicat a souligné que le Port de Montréal et
l’ensemble du secteur maritime représentent une contribution plus
qu’appréciable à la santé économique de la région de Montréal.
«Les quelque 800 débardeurs sont sensibilisés à l’importance de
travailler à la consolidation et au développement du Port et à la
préservation des emplois.»
Des propositions syndicales ignorées
Le syndicat avait vu venir les problèmes. En mai dernier, il avait
soumis à l’AEM des propositions afin d’augmenter les effectifs pour
la période d’été, mais ce dernier n’a pas cru bon d’y donner suite.
«Nous savions qu’il y avait risque d’engorgement si rien n’était
fait. Aujourd’hui, nous en payons le prix et la réputation du port
en souffre.»
«Les propositions que nous avions faites au printemps, à l’effet
d’augmenter les embauches et d’accélérer le processus de formation
sont toujours valables, de conclure le président. Nous espérons que
l’AEM les considérera et conviendra avec nous des modalités de leur
mise en application.»