Les PPP encore moins crédibles dans la tourmente de la crise financière
25 novembre 2008
«En pleine
crise financière, il saute aux yeux que les partenariats
public-privé sont encore moins pertinents qu’avant. Ils sont plus
risqués et coûtent plus cher que jamais. Et la complexité de leurs
structures peut retarder la relance dont a tant besoin l’économie
canadienne dès maintenant», a déclaré Paul Moist, président
canadien du SCFP, qui réagissait au discours prononcé hier par le
ministre des Finances Jim Flaherty devant le Conseil canadien pour
les partenariats public-privé, réuni en conférence.
Pourtant, le gouvernement fédéral continue à
promouvoir la privatisation par les PPP notamment dans son discours
du Trône de la semaine dernière et encore à la conférence
d’aujourd’hui. Le ministre Flaherty a confirmé que l’agence secrète
de privatisation créée par le gouvernement, PPP Canada Inc., sera
fonctionnelle en 2009.
Au moment où le monde entier assiste au sauvetage sans précédent de
Wall Street et des banques européennes, il est plus insensé que
jamais d’ouvrir les services publics et les projets
d’infrastructure du Canada au financement et à l’exploitation
privés.
La liste grandissante des PPP qui ont échoué au Canada et ailleurs
dans le monde confirme que les Canadiens doivent trouver une
nouvelle façon de financer le déficit d’infrastructure croissant du
pays.
«Il existe des solutions à cette
crise, a affirmé M. Moist, mais les PPP n’en font pas partie. Le
gouvernement doit stimuler l’économie grâce à des investissements
publics dans l’infrastructure – et non enfermer les contribuables
canadiens dans des aventures surévaluées et risquées qui ne
profiteront qu’au secteur privé.»
«Même si la crise financière a
montré au grand jour quelques-unes des failles des partenariats
public-privé, des méthodes comptables douteuses et des calculs
« d’optimisation des ressources » continuent à occulter le coût et
les risques réels des projets de PPP, a expliqué Toby Sanger,
économiste du SCFP. Les faillites, les renflouages publics et les
coûts élevés associés aux PPP au Canada ne feront que
croître.»
«En fait, a ajouté M.
Sanger, le modèle des PPP est
basé sur les mêmes mauvais principes économiques qui ont entraîné
cette crise économique: privatisation, déréglementation,
insuffisance de la responsabilité et de l’investissement publics et
dissimulation des risques excessifs dans l’industrie de la
finance.»
«Malgré ce que tentent de nous
faire croire certains élus et certaines entreprises privées, rien
ne montre que le secteur privé gère mieux le risque que le secteur
public. Les PPP sont de la privatisation, point à la ligne. Les
services publics son, et ont toujours été, financés et fournis plus
efficacement par le secteur public», a conclu Paul Moist.