Les pourparlers entre les parties vont reprendre à la mi-janvier
20 décembre 2007
Dans le conflit de travail au Journal de
Québec, on apprend que les pourparlers vont reprendre à compter de
la mi-janvier. Cest lengagement quont pris patrons et syndicats
en présence du conciliateur au dossier, Jean Poirier, dans une
rencontre tenue au ministère du Travail hier. Aux comités de
négociation présents, se sont ajoutés la vice-présidente aux
ressources humaines de Quebecor, Julie Tremblay, ainsi que le
directeur-adjoint du Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP-FTQ), Michel Bibeault.
Pendant une période de deux semaines, soit du
15 au 28 janvier, les parties entreprendront une démarche
exploratoire en présence du conciliateur. Les parties ont convenu
que cette période déchange se fera sous embargo, cest-à-dire que
ni lune ni lautre partie némettra de commentaires publics sur
ces pourparlers.
Appelé à commenter, le porte-parole des 252 syndiqués en conflit,
Denis Bolduc, est resté prudent. «On souhaite que les discussions de janvier
puissent paver la voie à un règlement», a-t-il commenté. Il
a ajouté du même souffle que «cest sûr que la solution au conflit va
venir de la table de négociation, nous lavons répété des centaines
de fois. Mais dans les derniers mois, nos membres ont souvent été
déçus. Lannonce de la reprise des discussions sur de nouvelles
bases est une bonne nouvelle, mais nous jugerons larbre à ses
fruits en temps et lieu».
Rappel du conflit
Le conflit de travail au Journal de Québec dure maintenant depuis
huit mois. En effet, les employés de bureau et de la rédaction du
Journal de Québec sont sous le coup dun lock-out décrété par
lemployeur le 22 avril. Avant le déclenchement du lock-out, aucun
des trois syndicats navait demandé de mandat de grève à ses
membres ni même exercé de moyens de pression. En solidarité avec
leurs collègues jetés sur le trottoir par la décision de
Quebecor/Sun Media, les employés de limprimerie ont voté la grève
à 97 %.
Depuis la fondation du Journal de Québec en 1967, aucun conflit de
travail navait eu lieu. Il y a un peu plus dun an et demi, tous
les employés syndiqués du Journal avaient accepté de reconduire la
convention collective pour un an en partenariat avec lemployeur
qui faisait face à un concurrent, Le Soleil, qui passait au format
tabloïd pour mieux le concurrencer.
Depuis le 24 avril, les employés en conflit publient et distribuent
cinq jours semaine le MédiaMatinQuébec, un quotidien gratuit, pour
rappeler leur cause à la population de Québec. Quebecor/Corporation
Sun Media a entrepris plusieurs recours judiciaires pour empêcher
la publication du MédiaMatinQuébec. Toutes ces démarches ont
échoué.
Malgré le conflit, le Journal de Québec continue dêtre publié.
Dans une décision rendue le 23 août 2007, en application de
larticle 109 du Code du travail (dispositions anti-scabs), la
Commission des relations du travail (CRT) du Québec a ordonné à la
direction du Journal de Québec de cesser de recourir aux services
de quatre personnes qui remplissaient les fonctions de salariés en
conflit. De nouvelles plaintes concernant lutilisation de
travailleurs illégaux par Quebecor ont été déposées par les
syndicats en octobre et novembre. Au total, ces plaintes visent 17
personnes. Elles seront entendues par la CRT à compter du mois du
14 janvier.