Les fonctionnaires municipaux en furie!
21 février 2002
C’est par les médias que le Syndicat des fonctionnaires municipaux
de Montréal (SFMM, SCFP-FTQ) a appris
les velléités du gouvernement du Québec d’enlever à la Ville de
Montréal la gestion du Service de la sécurité du
revenu. Cette hypothèse, avancée dans les médias le 22 janvier, est
d’autant plus choquante que le ministre de
la Solidarité sociale s’était engagé à former un comité tripartite
(Québec, Montréal, Syndicat) sur les modalités
du contrat de service avec la Ville de Montréal. Cet engagement
avait été pris lors d’une rencontre entre le
SFMM, le SCFP et la FTQ le printemps dernier. Le rapatriement de
l’aide sociale au sein de l’appareil
gouvernemental québécois signifierait la fin d’une entente vieille
de trente ans et pourrait affecter jusqu’à 1 000
employés municipaux. Depuis 1972, cette entente était renouvelée
sous forme de contrat à longue durée. La
dernière entente date de 1998 et vient à échéance le 31 mars
prochain.
» La meilleure façon de lutter contre la pauvreté à Montréal,
c’est de garder le service près des gens et de faire
en sorte que tous les autres services de la Ville travaillent à
l’objectif commun « , a commenté Daniel Papillon
Demers, président du SFMM, qui précise qu’à cet égard » le
Syndicat des fonctionnaires et la Ville de Montréal
poursuivent les mêmes objectifs « . Le président du SFMM trouve
pour le moins étonnante la position
centralisatrice de certains hauts fonctionnaires du gouvernement du
Québec dans ce dossier alors que le ministre
Rochon lui-même a toujours été un partisan de la décentralisation.
Il rappelle que, non seule-ment le ministre
s’était engagé à former un comité tripartite, mais que le ministère
était bien au courant des discussions entre la
Ville de Montréal et le Syndicat des fonctionnaires.
Les fonctionnaires municipaux directement affectés à l’aide sociale
à la Ville de Montréal n’apprécient pas non
plus l’hypothèse d’un transfert du Service de la sécurité du revenu
au gouvernement du Québec. Dans une
consultation menée l’an dernier, 85 % d’entre eux ont indiqué
vouloir main-tenir leur lien d’emploi avec la Ville de
Montréal. Le SFMM tiendra une assemblée de secteur d’ici peu pour
prendre position officielle-ment dans ce
dossier. Pour Daniel Papillon Demers, le choix est clair » il n’est
pas question de laisser détruire des années de
travail, ce sont nos membres qui ont oeuvré auprès des
bénéficiaires depuis la création de l’aide sociale et
nous n’avons pas l’intention de céder notre place et notre
connaissance du dossier « , a-t-il ajouté.
Le SFMM (SCFP-FTQ) regroupe les quelque 8 000 fonctionnaires
municipaux de la nouvelle Ville de Montréal.