Les femmes toujours moins payées que les hommes
7 mars 2013
Lécart salarial défavorable aux femmes
diminue au Canada, mais lentement.
Le salaire horaire moyen des Canadiennes était de 21,85$ lan
dernier, soit 86% du salaire horaire moyen versé aux hommes. Cet
écart a diminué par rapport au ratio de 82% qui prévalait il y a 15
ans, mais à ce rythme, il faudra encore 40 à 50 ans pour
léliminer.
Lécart salarial est plus marqué lorsquon examine les revenus
annuels. Étant donné que les femmes occupent plus souvent des
postes à temps partiel ou travaillent moins dheures que les
hommes, leur revenu annuel moyen ne représente que 68 % du revenu
des hommes. En ce qui concerne celles qui sont considérées comme
des travailleuses à temps plein, toute lannée, leur revenu annuel
moyen correspond à 76% de celui des hommes.
Comme le montre notre graphique, lécart est moins important au
Québec et dans les Maritimes, avec lÎle-du-Prince Édouard en tête
de liste. En Ontario, les femmes gagnent en moyenne 87% du salaire
horaire versé aux hommes, un pourcentage légèrement supérieur à la
moyenne canadienne. Toutefois, cela représente une faible
amélioration par rapport à la moyenne de 82% qui prévalait il y a
15 ans.
Les femmes de la Colombie-Britannique vivent
la pire situation. Non seulement leur écart salarial a diminué le
plus lentement, de seulement 3% depuis 1997, et ce sans aucune
amélioration au cours de la dernière décennie, mais leurs salaires
ont également connu laugmentation la plus lente de toutes les
provinces.
Lécart salarial est beaucoup moins important pour les femmes
syndiquées ou protégées par une convention collective. Les femmes
syndiquées gagnaient un salaire horaire moyen de 26,32$ en 2012,
soit 95% du salaire horaire des homes syndiqués. En revanche, les
femmes non syndiquées gagnaient un salaire moyen de 19,67$, ce qui
représente seulement 81% du salaire des hommes non syndiqués et 25%
moins que les travailleuses syndiquées.
Au cours des dernières années, la situation des femmes non
syndiquées a beaucoup moins progressé en matière de réduction de
lécart salarial. Pour les travailleuses syndiquées plus jeunes,
lécart pour les salaires horaires a presque disparu. Par contre,
les femmes syndiquées plus âgées gagnent en moyenne un salaire de
cinq à 10% inférieur à celui de leurs homologues masculins.
Il subsiste manifestement des inégalités entre hommes et femmes
syndiquées, mais en faisant de la réduction de lécart salarial une
priorité, des résultats très positifs ont été obtenus. De plus,
comme le démontrent les données sur les revenus annuels moyens
présentées plus haut dans le texte, les femmes occupent plus
souvent des postes à temps partiel ou travaillent moins dheures
que les hommes. De nombreuses autres femmes particulièrement les
femmes issues de minorités ethniques occupant un emploi
temporaire, à contrat ou un autre type de travail occasionnel.
Les syndicats ont joué un rôle essentiel dans la réduction des
inégalités auxquelles se heurtent les femmes, mais il y a encore
place à amélioration. Les dispositions en matière déquité
salariale constituent une façon efficace dobtenir des gains et de
contribuer à réduire lécart. Plus les femmes syndiquées
réaliseront de progrès, plus la situation des travailleuses en
général saméliorera.