Les employés de l’État retrouvent leurs droits
31 mars 2010
Dans quelques heures, les conventions
collectives des salarié-es des réseaux publics de la santé et des
services sociaux, de l’éducation, de la fonction publique ainsi que
des organismes gouvernementaux viendront à échéance. Ainsi, ces
centaines de milliers de personnes recouvreront pleinement leurs
droits fondamentaux, niés par une loi spéciale adoptée en décembre
2005.
Comme partout ailleurs au Québec, les salariés
de Montréal et de Laval soulignent cette journée particulière: dans
les milieux de travail, les employés rencontrent leur employeur
afin de lancer un message clair en vue d’un règlement satisfaisant
des conventions collectives dans les meilleurs délais. Rappelons
qu’au cours d’une réunion extraordinaire tenue le 29 mars dernier,
les dirigeants syndicaux et les ministres concernés ont réitéré
leur objectif de conclure les négociations d’ici les premiers jours
d’avril.
Le décret de 2005 avait imposé aux salarié-es un gel des salaires
et des reculs considérables dans les conventions collectives. Pour
le Front commun SISP-CSN-FTQ, l’actuelle ronde de négociation doit
absolument mener à des ententes négociées satisfaisantes qui
contiendront des solutions tangibles aux graves problèmes que
vivent nos services publics, découlant notamment de la pénurie de
main-d’uvre.
Le Front commun visible partout au Québec
Dès minuit ce soir, les salariés des réseaux publics retrouvent
donc leurs droits. Ils tiennent des activités de visibilité
extérieure pour souligner la fin de dispositions répressives
inusitées contenues dans la loi spéciale qui prévoyait des mesures
punitives majeures à l’égard de tout moyen de pression, même
mineur, de la part des syndiqué-es. Rappelons que cette loi
d’exception a été condamnée sans équivoque par le Bureau
international du travail (BIT) parce qu’elle niait complètement le
droit de négocier les conditions de travail.
Un dernier sprint de négociation
Réunis au sein d’un Front commun historique, les salariés de l’État
ont tout mis en uvre pour permettre à ces négociations de se
conclure de façon satisfaisante sans conflit. Depuis hier, 30 mars,
les négociations se déroulent en continu pour tenter de trouver un
terrain d’entente, et ce, à toutes les tables de négociation des
différents réseaux.
« La dernière fois que les
employés de l’État ont signé des ententes globales remonte à 1999.
Plus de dix ans plus tard, qui reprochera aux salariés de
s’attendre à une négociation diligente et de bonne foi ? Les
problèmes dans les réseaux publics n’ont fait qu’empirer au cours
de ces dernières années parce qu’aucune négociation n’a eu lieu
pour trouver des solutions. Il y a, c’est clair, urgence
d’agir », ont déclaré les porte-parole du Front commun de
Montréal et de Laval, à l’occasion d’un point de presse devant
l’Institut de cardiologie de Montréal où les salariés ont également
tenu une activité de visibilité.
Chantal Tancrède du Secrétariat intersyndical des services publics
(SISP), Gaétan Châteauneuf de la Confédération des syndicats
nationaux (CSN) et Michel Ducharme de la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ont encore souligné
l’importance d’en arriver à une entente négociée, non seulement
pour les travailleuses et les travailleurs qu’ils représentent,
mais également pour la population qui s’attend à des services de
qualité davantage accessibles. De plus, comment passer sous silence
l’importance économique des emplois du secteur public dans la
région de Montréal et de Laval ? Il est clair qu’un appauvrissement
des travailleuses et des travailleurs comme le propose actuellement
le gouvernement aurait un impact sur la vigueur de la reprise
économique dans notre région.
Revendications
Le Front commun revendique la protection du pouvoir d’achat
(inflation) des 475 000 travailleuses et travailleurs qu’il
représente, ainsi qu’un rattrapage salarial par rapport au secteur
privé où les salaires sont plus élevés d’environ 7,7 %.
Par ailleurs, les organisations syndicales regroupées au sein du
Front commun souhaitent apporter des solutions concrètes aux
problèmes criants de main-d’uvre qui pénalisent nos services de
santé et sociaux, d’éducation ainsi que la fonction publique.