Les employés de CKAC lancent un appel à Paul Martin
23 mars 2005
Dans une lettre adressée au Premier ministre
canadien, le syndicat des employés de CKAC (SCFP 2928) lui demande
d’intervenir directement pour assurer que la requête déposée le 2
mars dernier soit examinée de façon objective, équilibrée et
transparente.
Cette requête fait appel au gouvernement canadien pour qu’il
demande au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
canadiennes (CRTC) de revoir sa décision du 21 janvier en tenant
compte cette fois du rôle patrimonial de la première station
francophone privée au monde et du rôle essentiel de sa salle des
nouvelles dans le paysage radiophonique montréalais et québécois.
Le désistement surprise, et pour le moins
étrange, de la ministre du Patrimoine canadien et son remplacement
au dossier par le ministre de l’Industrie soulèvent de profondes
inquiétudes chez les artisans de CKAC ainsi qu’au sein de la
société civile québécoise.
La requête doit être examinée non seulement sous la loupe
économique et financière, mais aussi en accordant aussi une
importance prioritaire à la question de la diversité des sources
d’information à la radio privée québécoise.
Dans sa lettre, le syndicat fait valoir que la nomination au
dossier du ministre de l’Industrie ne doit pas avoir comme
conséquence de répéter l’erreur d’analyse commise par le CRTC. Le
syndicat exhorte le Premier ministre à rétablir l’équilibre et à
maintenir la diversité des sources d’information.
Pour le SCFP et pour une soixantaine d’organismes et de
personnalités qui appuient la requête, le gouvernement canadien ne
peut pas s’en remettre uniquement à la bonne volonté des
entreprises, dont trop souvent les engagements demeurent lettre
morte. Seul le CRTC a le pouvoir de corriger le tir et de mieux
encadrer la transaction pour garantir la relance de la station et
le maintien d’une source unique d’information.
Rappelons que la salle des nouvelles de CKAC est la dernière salle
indépendante à la radio francophone privée à diffuser et à produire
son information nationale avec des reporters sur le terrain et des
correspondants parlementaires à Ottawa et Québec.
Le débat actuel soulève aussi des questions importantes sur
l’équilibre des sources d’information à la radio francophone et
anglophone au Canada. Avec la disparition de la salle des nouvelles
de CKAC, les auditeurs de la radio francophone québécoise n’auront
désormais que deux sources indépendantes – dont une seule privée –
pour la couverture des informations nationales et internationales.