Les croupiers dénoncent la décision de Loto-Québec
4 février 2010
Visa le noir, tua le blanc. Le gouvernement du
Québec se trompe de cible estiment les syndicats des croupiers de
Montréal, Lac Leamy et Mont-Tremblant, affiliés au SCFP. Selon eux,
la mise en place par Loto-Québec de tables de poker virtuelles va
accentuer le problème de jeu pathologique et les drames qui en
résultent.
Si Québec veut récupérer des sommes
supplémentaires, qui lui échappent en ce moment, il prend la
mauvaise voie. Il devrait plutôt sen prendre à tout ce qui existe
au noir selon le syndicat. «Il y
a une multitude de maisons de jeu illégales, de petits tripots qui
fonctionnent hors du contrôle de Loto-Québec et privent le
gouvernement de sommes considérables. Et pourtant les autorités ne
font rien», déplore Jean-Pierre Proulx, conseiller syndical
au SCFP. Pour lui, le discours du gouvernement serait plus crédible
sil sattaquait sérieusement à ce fléau plutôt que de créer des
nouveaux sites Internet de jeux et de paris.
Dautre part, les syndicats sinquiètent du risque social associé à
des tables de jeu virtuelles où il ny aura aucune véritable
surveillance des joueurs. «Quand
on identifie un problème de jeu, dargent ou de consommation, nous
avons les outils pour intervenir et aider la personne
touchée», indique Louis-Philippe Tremblay, président du
syndicat du Casino de Montréal. «Avec des sites légaux sur Internet, le
gouvernement va augmenter le nombre de joueurs, mais ceux-ci seront
isolés, laissés à eux-mêmes, sans aucun recours si leur habitude
devient malsaine ou compulsive. Par contre, dans nos quatre
casinos, nous offrons un environnement de jeu sécuritaire où les
dérives peuvent être contrôlées, notamment par le biais de
lauto-exclusion des joueurs compulsifs. Les gens doivent réaliser
que nos établissements sont des lieux privilégiés pour sadonner au
jeu, avec des salons de poker de très haute gamme qui rivalisent
avec ce qui se fait de mieux en Amérique du Nord. Loto-Québec a
voulu offrir un produit de grande qualité, cest celui quelle doit
aujourdhui favoriser dans lintérêt de tous.»
Ces organisations syndicales souhaitent maintenant que le
gouvernement revienne sur sa décision dinstaurer des sites de jeux
en ligne, quil sefforce de limiter loffre de jeu plutôt que de
létendre, et enfin, quil sen prenne aux maisons de jeu
illégales.