Les coupes de personnel à Hydro-Québec plombent la qualité des services
6 décembre 2010
«Si cest
long avec Hydro-Québec, cest quil manque de monde!» Cest
par cette formule simple et lapidaire que Ginette Paul, présidente
du Syndicat des employé-es de techniques professionnelles et de
bureau (SCFP 2000) explique les problèmes dattente au service à la
clientèle et au recouvrement.
En effet, dans les quatre dernières années,
Hydro sest débarrassé de 400 des employés de ces deux services.
«Pas étonnant que les gens
attendent des heures au téléphone, ou se fassent dire que ça
prendra peut-être deux ans pour régler leurs problèmes de
facturation», souligne la présidente.
Preuve des décisions irresponsables prises ces dernières années
sous la pression de la Régie, le syndicat signale quil y a en ce
moment 15,000 dossiers à traiter dans le secteur commercial, et
96,700 chez les clients résidentiels. «On coupe des postes par centaine et ce sont
les clients qui écopent. Les Québécois méritent plus de respect de
la part de leur société dÉtat. Si les gens attendent trop
longtemps, la faute revient à lorganisation, pas aux employés qui
font le maximum dans un contexte difficile», affirme Ginette
Paul.
Le SCFP 2000 dénonce dailleurs les propos tenus, le 29 novembre
dernier, dans les pages du journal Métro par la porte-parole dHydro,
Flavie Côté, selon qui le nombre demployés qui répondent aux
clients naurait pas diminué. «Cest carrément absurde! On le sait, il y a
300 postes de moins au service à la clientèle et une centaine
manquent au recouvrement. Et maintenant, pour tenter de faire du
rattrapage, Hydro fait faire du temps supplémentaire à tour de
bras. Étrange gestion des fonds publics!», lance Guy
Poirier, secrétaire général du syndicat.
Le système informatique pointé du
doigt
Aux yeux du SCFP, limplantation du nouveau système informatique
(SIC) serait à la source des nombreux problèmes du service à la
clientèle. En plus davoir coûté près de deux fois plus cher que
prévu, soit 470$ millions, SIC ne remplit pas ses promesses.
«Plutôt que de blâmer ses
employés pour la lenteur du traitement des dossiers, ce qua fait
André Boulanger, président de la division Distribution, à
lémission de Paul Arcand sur les ondes de 98,5, il devrait
reconnaître les limites de la solution informatique et réembaucher
du personnel. En bout de ligne, on constate que rien ne vaut
quelquun qui répond au téléphone et traite les dossiers»,
explique Ginette Paul.
De plus, alors que SIC a été installé il y a à peine trois ans,
Hydro-Québec sapprête à dépenser 68,3 $ millions pour mettre le
programme à jour, optimiser son efficacité et le doter de quelques
nouvelles fonctionnalités. «On
cherche à sauver les meubles et réparer les dégâts, mais cest une
dépense impressionnante, pour ne pas dire excessive. Avec un tel
montant, on pourrait engager 1000 représentants pour répondre aux
gens et régler les dossiers. On na pas besoin dautant de
ressources, mais ça donne une idée de lampleur de la
dépense», conclut la présidente.
Le SCFP représente quelque 17,700 membres dans le secteur
énergie.