Les conservateurs financent des projets de privatisation risqués et coûteux
12 mai 2010
Le gouvernement fédéral en aurait plus pour
son argent sil investissait son fonds de privatisation de 1,2
milliard de dollars directement dans linfrastructure publique,
affirme Paul Moist, président pancanadien du SCFP. La société
dÉtat fédérale responsable de la privatisation a lancé un appel
pour de nouvelles demandes de subventions du Fonds PPP Canada.
Pourtant, PPP Canada Inc. na rendu public quun seul nom de
récipiendaire de la première ronde de subventions.
Selon Paul Moist, les Canadiens ont le droit
de savoir à quoi servent leurs impôts avant que dautres dollars ne
soient distribués pour des PPP.
«Les faits montrent de plus en
plus que les PPP ne sont pas la meilleure optimisation des
ressources, explique Paul Moist. Dernièrement, le vérificateur général du
Québec a conclu que lagence provinciale des PPP nétait pas en
mesure de démontrer que la privatisation dun hôpital de Montréal
était la solution à privilégier pour les contribuables. La
situation se répète en Colombie-Britannique, où lon a trouvé que
la méthodologie de lagence provinciale était inadéquate.
Maintenant, nous avons une agence fédérale des PPP qui agit tant
comme meneuse de claques que comme distributrice de
chèques.»
Les PPP sont un moyen coûteux et risqué de livrer linfrastructure.
De grands dirigeants de lindustrie, dont celui de Bombardier, ont
mis en doute la valeur des PPP compte tenu des coûts de financement
élevés offerts par le secteur privé.
«En canalisant de largent public
dans des ententes de privatisation, on gaspille les dollars des
impôts et on ne fournit pas aux collectivités canadiennes ce dont
elles ont besoin, précise M. Moist. Si javais un milliard de dollars, je
linvestirais là où le rendement économique est le plus rapide et
le plus important, cest-à-dire dans des projets dont le
financement et la propriété sont publics, pas dans la
privatisation.»
En plus dêtre plus coûteuse, la privatisation par les PPP ajoute
de longs délais au processus, limite les achats et les embauchages
locaux et manque de transparence.
«Il est temps de fermer les robinets de ces subventions à la
privatisation et dinvestir directement dans linfrastructure et
les services publics, qui sont la pierre dassise de notre
pays», conclut Paul Moist.