Les «compteurs en or» feraient perdre 104 millions de dollars à Hydro-Québec
12 mars 2012
La Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ), le Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP-Québec) et le Syndicat des employés de techniques
professionnelles et de bureau dHydro-Québec (SCFP 2000) dénoncent
le projet dimplantation des compteurs à lecture à distance
dHydro-Québec. Étude économique en main, les organisations
syndicales démontrent que le projet dHydro-Québec, en plus dêtre
non rentable, entraînerait des pertes minimales de plus de 104
millions de dollars pour la société dÉtat. Conséquemment,
Hydro-Québec se trouverait alors à payer plus cher pour faire la
relève de ses compteurs tout en sacrifiant inutilement 1000 emplois
dans la province pour un projet socialement rejeté et qui
occasionnerait une pression à la hausse sur les tarifs
délectricité.
«À une semaine du début des
audiences publiques de la Régie de lénergie sur le projet de
remplacement des compteurs dHydro-Québec, il devient urgent de se
pencher sérieusement sur les véritables coûts tant économiques que
sociaux de ce projet dont la pertinence na toujours pas été
démontrée», a déclaré le secrétaire général de la FTQ,
Daniel Boyer.
Létude économique a été faite à partir dun
examen minutieux des données dHydro-Québec et des réponses quelle
a fournies tout au long du processus détude devant la Régie de
lénergie. Léconomiste Pierre-Guy Sylvestre du service de la
recherche du SCFP a découvert dimportantes déficiences,
exagérations et lacunes dans le montage financier de ce projet.
Mentionnons que cette estimation déficitaire de 104 millions de
dollars est minimale puisque plusieurs informations au sujet de
certaines omissions étaient manquantes au moment de la production
de cette analyse et quelle ne tient pas compte de probables
dépassements de coûts du projet.
«Il est insensé quHydro-Québec
continue de porter ce projet non rentable qui sera néfaste pour
léconomie québécoise. Nous arrivons à la conclusion que le
remplacement des compteurs serait minimalement plus cher de 104
millions de dollars sur 20 ans que la méthode de relève actuelle.
Si ce projet se réalise, nous nous trouverions à sacrifier
inutilement près de 1000 emplois de qualité tout en mettant à
risque notre facture délectricité et en gaspillant de léquipement
encore bon pour plusieurs années», a ajouté madame Ginette
Paul, présidente du SCFP 2000.
«Mentionnons aussi que ce projet
est socialement rejeté par la population. Plus de 17,000 courriels
dopposition et 10,000 compteurs en or signés ont été acheminés à
la Régie de lénergie; plus de 13,000 signatures ont été déposées à
lAssemblée nationale contre ce projet; un sondage démontre que 2
Québécois sur 3 ne sont pas favorables à cette idée», a
poursuivi Lucie Levasseur, présidente du SCFP-Québec.
«Le gouvernement du Québec a un
pouvoir de recommandation auprès de la Régie dans ce dossier.
Québec se trouve dans une position où, avec une simple
recommandation, il pourrait sauver 1000 emplois et éviter un
gouffre financier à sa principale société dÉtat. Pour le
gouvernement, il sagirait dune situation gagnant-gagnant»,
ont conclu les leaders syndicaux.
Les audiences publiques de la Régie de lénergie sur ce projet
débuteront le 19 mars prochain. La
preuve économique est disponible sur le site Web du SCFP
2000.