Les cols bleus en grève de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve remettent une lettre à Réal Ménard
28 janvier 2010
Cest au tour des cols bleus de
larrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve dêtre en débrayage
aujourdhui en cette quatrième journée de la grève tournante de
leur syndicat. Bien que cet arrondissement utilise les services de
sous-contractants privés dans des proportions jugées trop
importantes par le SCFP 301, soulignons que des discussions ont été
entamées avec les nouveaux élus afin de trouver un terrain
dentente et rétablir le rôle des services publics. Dautre part,
les dirigeants de larrondissement, dont le nouveau maire Réal
Ménard, ont à cur la réalisation de certains projets qui
nécessiteront une certaine flexibilité de la part des cols bleus.
Le syndicat sest déjà déclaré ouvert au dialogue à ce propos.
Les cols bleus de cet arrondissement ont
profité de l’occasion pour remettre directement à Réal Ménard une
lettre expliquant leurs positions et leurs revendications.
Voici, intégralement, le contenu de cette missive:
Monsieur le Maire,
Nous sommes les employés cols bleus de votre arrondissement. Nous
avons toujours été fiers du travail que nous accomplissons jour
après jour auprès de la population de
Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Cependant, cette fierté a fait place
à un sentiment dabandon, de mépris et de non respect. La situation
na cessé de se détériorer au cours des dernières années, soit bien
avant votre arrivée toute récente. Nous voyons notre travail être
confié à la pièce à des entreprises privées qui ne demandent pas
mieux. Nous avons subi un recul sans précédent de nos conditions de
travail (-15%) à la suite de la fusion créant la nouvelle ville de
Montréal et notre contrat de travail est échu depuis le 31 août
2007. En plus, nous constatons que lAdministration montréalaise ne
semble pas vouloir changer de cap. Il ny a rien dans le budget
2010 de la Ville de Montréal qui nous permette despérer un tel
virage.
Effectifs cols bleus en chute libre et désengagement
Pendant que lAdministration coupe dans les emplois de cols bleus,
le nombre de postes cadres ne cesse daugmenter. En 2006, alors que
15 villes de lÎle de Montréal se sont défusionnées, le nombre de
cols bleus a chuté de près de 20%. Pourtant, le nombre de postes de
cadres est resté le même à plus de 2 049. Avant la fusion, il y
avait un cadre pour quatre employés cols bleus. Ce ratio est
aujourdhui de un cadre pour un peu plus de deux employés cols
bleus. La masse salariale des cadres est en croissance
exponentielle et le montant de leurs avantages sociaux correspond à
peu de chose près à celui des employés cols bleus (91%) même si il
y a quelques 4 500 cols bleus (année-personne) comparativement à 2
049 cadres. Votre arrondissement ne fait pas exception alors que le
nombre de cols bleus diminuent sans cesse en plus davoir un
pourcentage élevé demplois précaires. La Ville-centre a abandonné
les neuf arrondissements qui constituent la Ville de Montréal
dorigine. Mercier-Hochelaga-Maisonneuve en est un exemple
éloquent. Létat dabandon de la flotte de véhicules, des
équipements et de la machinerie démontre clairement ce
désengagement de la Ville-centre.
Les employés cols bleus sont amers du fait que les nombreux
scandales, les apparences de collusion et de corruption naient pas
suffit à opérer un virage pour un plus grand recours à la
main-duvre interne.
Volonté dagir
Les cols bleus de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve sont prêts à
travailler avec vous et les gens qui vous entourent sur des projets
concrets, de même quà faire preuve douverture afin de tenter de
rebâtir ce lien de confiance, ce sentiment dappartenance qui est
aujourdhui inexistant. Nous voulons être reconnus pour la qualité
de notre travail et pour notre engagement à assurer des services de
qualité à la population de lArrondissement. Nous croyons avoir
droit à ce respect, à cette reconnaissance. Larrêt de travail
daujourdhui est un geste qui vise cependant à démontrer que la
coupe est pleine, que nous faisons partie de léquation et que nous
ne laisserons pas davantage nos emplois et nos conditions de
travail se faire bafouer. Lexpertise interne doit être remise à
lavant-plan. Les citoyens et citoyennes de
Mercier-Hochelaga-Maisonneuve en seront les grands gagnants.
Vos employés-ées cols bleus