Les cols bleus de Sherbrooke et les chauffeurs de la STS en action contre la sous-traitance
17 juin 2019
Ce lundi, les syndicats des cols bleus de Sherbrooke et des chauffeurs d’autobus de la Société de transport de Sherbrooke (STS) ont tenu une journée spéciale de mobilisation contre la sous-traitance et la privatisation des services publics. De 16h à 18h, ils ont organisé un «4 à 6» de solidarité des membres. Ensuite, les participants ont manifesté sur la rue Wellington, de l’intersection de la rue du Dépôt jusqu’à l’hôtel de ville. Finalement, une délégation a participé à la période de questions de la séance du conseil municipal.
Fait saillant de la journée: le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les deux groupes, a fait parvenir une lettre à la vérificatrice générale de Sherbrooke. On y lit que la STS a octroyé le 10 avril dernier «un contrat de gré à gré de 26,7 millions de dollars [pour sous-traiter ses activités] à Promenades de l’Estrie». Le SCFP demande donc à la vérificatrice de se pencher sur les questions d’éthique et de saine gestion reliées à cet octroi. Le texte complet de la lettre est disponible à https://bit.ly/2WPhHZh
«Au SCFP, nous représentons aussi les chauffeurs d’autobus de Montréal, Longueuil, Laval, Trois-Rivières et Saguenay. La situation à Sherbrooke est à notre sens une anomalie, avec près de 50% des circuits qui sont donnés à la sous-traitance. Du côté des cols bleus, il y a détérioration des services dans les arrondissements où la sous-traitance a pris de la place. Le travail à l’interne, c’est la meilleure garantie de qualité et de transparence», a expliqué Marc Ranger, directeur québécois du SCFP, qui était sur place.
«Le service aux usagers est inférieur à cause de toute cette sous-traitance à la STS. Les véhicules du sous-traitant sont moins bien entretenus, moins performants et moins bien adaptés. Il y a donc un service à deux vitesses avec ce réseau parallèle. Il est temps que Sherbrooke retrouve une vraie société de transport, avec une pleine qualité et une pleine efficacité», a lancé André Marsan, vice-président du Syndicat des chauffeurs d’autobus de Sherbrooke (SCFP 3434).
«Au cours des prochains mois, le SCFP va examiner de près le dossier de la sous-traitance à Sherbrooke, à chacune des étapes. Nous allons outiller la population avec différentes informations qui permettront de peser le pour et le contre. Finalement, nous voulons que les services publics fonctionnent dans la plus grande transparence possible, qu’ils soient de la plus grande qualité possible, et que les contribuables en aient pour leur argent», selon Mathieu Vick, conseiller syndical et recherchiste au SCFP.
«Les collectes des déchets et des matières compostables ont été rapatriées à l’interne en 2012, ce qui fait économiser environ un million de dollars par année aux contribuables de Sherbrooke. Selon le dernier palmarès des municipalités, celui de 2016-2017, Sherbrooke était la ville la moins chère pour la collecte des déchets par rapport aux villes de taille similaire. C’est un grand succès! Par contre, dans le même palmarès, Sherbrooke est la ville où la collecte du recyclage coûte le plus cher, et elle est confiée à l’externe», selon Benoît Labonville, président du Syndicat des cols bleus de Sherbrooke (SCFP 2729).
Fait à noter, des membres des syndicats du secteur du transport terrestre du SCFP, notamment de Montréal, de Trois-Rivières et de Longueuil, étaient à Sherbrooke pour participer à cette journée.