Les cols bleus de Sherbrooke en visite au Conseil municipal
16 août 2011
Lundi soir, une centaine de membres du
Syndicat des cols bleus de Sherbrooke, en grève générale depuis le
31 juillet, ont bravé le temps maussade pour se rendre manifester à
lhôtel de ville, où siégeait le conseil municipal. Ils ont ensuite
assisté à la séance du conseil et leur porte-parole, Mario
Fontaine, a posé une question au maire Bernard Sévigny. M.
Fontaine, vice-président du syndicat, a voulu savoir combien la
Ville a dépensé au cours de la négociation en frais davocats,
agents de sécurité, publicité, etc.
Voici un extrait de sa question: «Depuis plus dun an, sur la place publique
sherbrookoise, vous parlez souvent de « cadre financier » de la
Ville, en lien avec le niveau de taxation des citoyens. Ce cadre
financier, vous y tenez mordicus. Vos employés cols bleus, qui sont
sans convention collective depuis la fin de lannée 2007, veulent
enfin conclure la négociation, dans le respect du cadre financier
et de léquité entre groupes demployés de la Ville. […] Nous
sommes davis que nos propositions respectent le fameux cadre
financier.»
«Mais laissons de côté ce débat,
qui concerne la table de négociation. Parlons plutôt de la
ribambelle de nouvelles dépenses engagées par la Ville depuis
environ un an. Je parle des moyens impressionnants déployés au fil
de la négociation en question, principalement: agents de sécurité,
caméras, recours juridiques et avocats, publicités dans les
différents médias.»
«Ma question est simple: dans le
contexte de la négociation des cols bleus, à combien estimez-vous
les dépenses supplémentaires que je viens de décrire et quel est
leur impact sur le compte de taxes des citoyens de
Sherbrooke?»
Répondant à la place du maire, le président du
comité exécutif, Serge Paquin, a déclaré que les coupures de
services résultant de la grève permettent des économies supérieures
aux dépenses mentionnées par M. Fontaine. «Pour M. Paquin, il ny a pas de problème: la
Ville dépense sans trop compter en faisant traîner le conflit et
refile la facture aux citoyens par des coupures de service. En
plus, M. Paquin nous a appris que lUnion des municipalités du
Québec a payé une partie des procédures en Cour supérieure pour
contester notre modèle de grève responsable», a déclaré
Mario Fontaine au terme de la soirée.
Par ailleurs, cest lundi matin que les deux parties ont déposé à
la Cour supérieure un échéancier commun pour laudition sur le fond
de la contestation de lavis de grève par la Ville. Rappelons que
le 2 août dernier, la Ville a essuyé un revers devant la Cour
supérieure alors quelle tentait de suspendre immédiatement
lapplication de la grève. En vertu de léchéancier, la Ville aura
jusquau 6 septembre pour déposer son mémoire et les Cols bleus
auront jusquau 7 octobre pour déposer le leur. Cest aussi le 6
septembre que les parties demanderont à la Cour de fixer des dates
daudience.
Les 450 cols bleus de Sherbrooke sont membres de la section locale
2729 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Ils sont
au service des citoyens à titre de préposés à la voirie, aux
aqueducs et égouts, aux centres récréatifs, aux parcs, à la
collecte des ordures, aux écocentres, à lentretien ménager et à la
signalisation. On compte également parmi eux des mécaniciens,
mécaniciens de bâtiment, arboriculteurs, horticulteurs, etc.
Le SCFP représente environ 70% de lensemble des employés
municipaux au Québec, soit 31,100 membres.