Les cols bleus de Québec répliquent au maire et à la radio poubelle
26 février 2008
(MMQ- Régys Caron) Les cols bleus de la Ville
de Québec durcissent le ton à lendroit du maire Régis Labeaume et
tentent de valoriser leur travail auprès de la population par une
campagne de publicité de 120,000$.
Depuis une semaine, plus dune centaine dautobus du Réseau de
transport de la Capitale (RTC) arborent des affiches associant le
travail des 1500 employés manuels de la Ville au bon déroulement
des célébrations du 400e de Québec.
«Une beauté
de 400e, ça se travaille; une propreté de 400e, ça se travaille; un
éclairage de 400e, ça se travaille», disent les trois
affiches, chacune avec la mention «Vos cols bleus sen chargent».
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) partage la
facture moitié-moitié avec le syndicat des employés manuels.
Un total de 125 panneaux ont été placés sur 117 autobus; 32
affiches livrant le même message ont été placés dans des abribus,
55 ont été placés dans des bars et quatre panneaux géants ont été
installés sur des supports Médiacom situés dans des secteurs
stratégiques de la ville.
«On nest pas des voleurs»
«La campagne sert à sensibiliser
la population quon rend des services de qualité à des prix
concurrentiels, plaide le président du syndicat, Jean
Lachance. Cest aussi pour
répondre aux discours négatifs provenant de lhôtel de ville et de
la radio poubelle qui dénigrent les cols bleus. On se fait encore
insulter dans la rue, on commence a être écurés. On nest pas des
voleurs», ajoute M. Lachance.
La nomination dun comité externe, annoncée la semaine dernière par
le maire Régis Labeaume avec lintention de couper les dépenses,
inquiète les employés.
Les cols bleus craignent que des pans entiers de leur travail ne
soient confiés à la sous-traitance avec pour conséquences des
pertes demplois, des travaux mal faits et des dépenses toujours en
hausse, préviennent-ils.
Souvenir des cartels
«Le maire veut donner des jobs à
contrat à qui? Dans lintérêt de qui?, demande Jean
Rochette, vice-président du syndicat. Quil nous fasse la démonstration.»
Il ajoute que des employés de la Ville doivent fréquemment
reprendre le travail fait par des sous-traitants, comme cest le
cas à lhôtel de ville, où des rénovations sont en cours.
«Monsieur (le maire) veut donner à contrat! Quand on se sera
débarrassés des équipements, camions, etc., qui dit que les coûts
nexploseront pas?» se demande Jean Rochette. Il rappelle
que des entrepreneurs qui faisaient partie des cartels du béton et
de la neige avaient monté les prix artificiellement, il y a
quelques années.
Vinaigre
Le climat de travail est en train de tourner au vinaigre entre la
Ville de Québec et les cols bleus, qui en imputent la
responsabilité à lemployeur.
«Ce qui est désolant, cest que,
depuis 1995, on a amélioré les relations et lorganisation du
travail. Ils mettent en péril ce qui a été construit. Ça va bien
les relations de travail quand il y a du respect», termine
Jean Lachance.
Outre la grève déclenchée par les cols bleus de lancienne Ville de
Sainte-Foy à lautomne 2000, Jean Lachance ne se souvient pas de la
dernière grève déclenchée par les cols bleus de Québec.