Les membres de la section locale 5564 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), représentant les chauffeurs et chauffeuses d’autobus au service d’Autobus Fleur de Lys, ont déclenché une grève générale illimitée hier matin.

Ces travailleuses et travailleurs, essentiels au transport collectif à Shawinigan, sont sans contrat de travail depuis octobre 2024. Ils subissent des conditions précaires, des salaires parmi les plus bas du secteur et doivent composer avec un parc de véhicules dans un état préoccupant pour leur santé et sécurité.

En 2019, à la suite d’un appel d’offres, Autobus Fleur de Lys a obtenu le contrat comme plus bas soumissionnaire, mais à quel prix ? Le salaire horaire des chauffeurs est passé de 21 $ à 17 $. Cinq ans plus tard, leur rémunération n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant. Pendant ce temps, les autobus qu’ils conduisent sont souvent défectueux, mettant en danger tant les chauffeurs que les usagers. Plusieurs plaintes ont été déposées à la CNESST, et le ministère des Transports a été interpellé.

Le syndicat dénonce un modèle de sous-traitance qui tire vers le bas les conditions de travail. La Ville de Shawinigan confie l’exploitation de son réseau de transport collectif au plus bas soumissionnaire, sans s’assurer du respect des droits fondamentaux des travailleurs.

« On ne peut pas continuer à faire rouler un service public sur le dos de travailleurs sous-payés et exposés à des conditions dangereuses. On a tout tenté pour éviter la grève, mais à un moment donné, il faut se lever et dire que ça suffit », affirme Simon Bégin, président du SCFP 5564.

Les membres ont voté en faveur de la grève en mars dernier. Ils sont mobilisés, déterminés et réclament des conditions de travail décentes, sécuritaires et respectueuses de leur rôle essentiel dans la communauté.