Les chauffeurs d’autobus passent un savon au président de la STTR
30 mai 2003
Les chauffeurs d’autobus de Trois-Rivières (SCFP 4115) ont fait
sentir leur présence hier lors de l’assemblée publique de la
Société de transport de Trois-Rivières (STTR). Ils étaient
plusieurs dizaines dans la salle et leur exaspération était bien
visible. Forts de leur mandat de grève générale, ils ont sévèrement
critiqué la gestion et les décisions du président de la STTR,
Pierre A. Dupont. Le message était clair : si les négociations ne
débloquent pas, les chauffeurs n’auront d’autre choix que de
déclencher la grève, le vendredi 6 juin.
Les syndiqués n’acceptent pas que l’employeur puisse piger dans la
caisse de retraite pour récupérer les sommes qu’il devrait y
injecter dans les années de mauvais rendements. Cette clause «
banquier » permettrait en effet à la Société de prendre l’argent
des syndiqués pour remplir ses obligations. René Fréchette,
conseiller au SCFP, a bien averti le président de la STTR que le
syndicat n’acceptera jamais une telle mesure. « Piger dans notre
caisse de retraite, c’est nous voler », scandaient les chauffeurs
pour bien passer le message. Cette clause est jugée inutile par le
syndicat puisqu’il existe un coussin quatre fois plus important que
ce qui est normalement prévu, pour parer à toutes les éventualités.
En plus d’assurer ainsi la perennité de la caisse, la proposition
syndicale sur le régime de retraite prévoit un congé partiel de
cotisation pour la Société d’une valeur de 90 000 dollars. Le
syndicat propose aussi de passer l’éponge sur le rattrapage prévu
de l’employeur, ce qui représente une économie d’environ 250 000
dollars.
D’autre part, les employés sont insatisfaits des propositions
patronales concernant les augmentations salariales. Le syndicat
demande simplement que les salaires suivent le coût de la vie
(inflation), plus 1% par année. Il s’agit d’une demande
raisonnable, qui empêcherait les travailleurs de s’appauvrir.
Hier soir, Pierre A. Dupont a tenté de faire passer les chauffeurs
pour des « gourmands ». Mais l’argument s’est vite retourné contre
lui, lorsque ceux-ci ont dévoilé la hausse de plus de 100%, entre
1999 et 2002, de ses indemnités de présence aux assemblées
mensuelles de la société, ce qui a provoqué des réactions indignées
dans l’assistance. Au terme de cette assemblée houleuse, le
président du syndicat, Luc Giroux, s’est dit satisfait des
interventions des chauffeurs et confiant que la STTR soit davantage
à l’écoute, une semaine avant le déclenchement possible de la
grève.
En cas de conflit, les services essentiels seront assurés. Les
autobus devraient rouler aux heures de pointe, le matin et la fin
de l’après-midi, mais le service sera passablement perturbé pour
l’ensemble des Trifluviens.