RoboCop, Terminator ou autre robot intelligent menacent-ils l’humanité? S’il n’en tient qu’à Jocelyn Maclure, professeur titulaire à la Faculté de philosophie de l’Université Laval, «il ne faudrait pas s’en faire avec cela.» Cependant, le développement rapide des intelligences artificielles (IA) touchera tout le monde, à des niveaux différents.

On estime que 14% des emplois actuels auraient un haut risque d’automatisation par les IA alors que 32% de ces derniers subiraient de profonds changements. Les travailleurs moins scolarisés sont plus à risque, de même que les jeunes travailleurs et les travailleurs âgés.

Bien que certaines études prévoient des scénarios catastrophiques, celle de l’OCDE de 2018, la plus récente et crédible, suppose que les IA devraient certes provoquer des pertes d’emplois, mais sans entraîner un taux de chômage important. Les IA deviendront vraisemblablement des «collègues» de bien des travailleuses et travailleurs en réalisant des tâches cognitives simples et routinières tout en leur laissant les tâches les plus complexes.

Ainsi, on voit les IA gagner du terrain dans les salles de nouvelles en créant des commentaires sportifs par exemple, ou encore dans les services gouvernementaux en traitant artificiellement des demandes de visa.

Plusieurs aspects des impacts des avancées de l’IA sur la vie quotidienne et sur nos sociétés demeurent encore inconnus, faute de recherches. Ses effets sur le vieillissement de la population et sur la pénurie de main-d’œuvre sont des exemples cités par M. Maclure.

L’expert conclut en affirmant que les IA créeront une richesse importante, mais que celle-ci risque de ne profiter qu’à un faible nombre d’entreprises. Ce sont surtout des secteurs comme les géants du Web et du partage de données qui s’y intéressent. Or, ces entreprises sont souvent peu, voire non taxées, ce qui pose un réel défi politique et fiscal. Il faut s’assurer que la répartition de la richesse créée par les développements des IA soit plus équitable.