Les 700 employés de TVA-Montréal vont soutenir financièrement, et de façon récurrente, les syndiqués du Journal de Québec
28 août 2007
Réunis en assemblée générale mardi midi, les
employés syndiqués de TVA-Montréal ont résolu de soutenir
financièrement leurs collègues du Journal de Québec qui sont en lock-out
depuis plus de quatre mois. La contribution de chaque membre du
syndicat, affilié au Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP-FTQ), sélèvera à cinq dollars par paie jusquà la fin du
conflit. Cest donc dire que lensemble des salariés syndiqués de
TVAMontréal versera quelque 7500 $ par mois pour soutenir les
collègues québécois.
Le président du syndicat des
employés de TVA-Montréal, Jean Chabot, fait remarquer que le
lock-out au Journal de
Québec va au-delà du simple conflit de travail.
«Au Journal de Québec, il y a des enjeux
qui dépassent les enjeux habituels de négociation, a-t-il
fait remarquer. Par ses demandes
exagérées, lemployeur sattaque à la question de la qualité de
linformation et de la diversité des voix. Les entreprises de
presse ont des responsabilités particulières dans notre société. La
qualité de linformation, a poursuivi Jean Chabot,
cest aussi la qualité de notre
vie démocratique. Cest pourquoi les enjeux en cause dans le
conflit au Journal de Québec sont importants pour toute la
population.»
Dautres soutiens à venir
Précisons quau cours de lété, dautres groupes syndiqués ont
aussi signifié leur soutien aux lockoutés du Journal de Québec. Cest le cas du
syndicat SCFP des employés de Radio-Nord (TVA-CHOT Gatineau) et du
syndicat du Journal de
Montréal (CSN) qui ont convenu daide récurrente à lendroit
des syndiqués du Journal de
Québec. Plusieurs autres appuis financiers ont aussi eu
lieu, comme un prêt sans intérêts de 750 000 $ du syndicat des
Métallos (FTQ) en juillet ou encore la CSQ qui a recueilli 25 000 $
lors de son congrès en juin.
Jean Chabot signale dautre part que, dans une lettre envoyée au
cours de lété à tous ses syndicats membres, la direction
québécoise du SCFP annonçait quelle lancera à la rentrée
«un appel officiel de soutien
financier général et massif» au profit des syndiqués du
Journal de Québec, compte
tenu que «ce conflit dépasse le
cadre strict du renouvellement de quelques conventions
collectives.»
Rappel du lock-out au Journal de Québec
Les employés de bureau et de la rédaction du Journal de Québec sont sous le coup
dun lock-out décrété par lemployeur le 22 avril. En solidarité
avec leurs collègues jetés sur le trottoir, les employés de
limprimerie ont voté la grève à 97 %. Avant le déclenchement du
lock-out, aucun des trois syndicats navaient même demandé de
mandat de grève à leurs membres.
Depuis le 24 avril, les employés en conflit publient et distribuent
cinq jours semaine le MédiaMatinQuébec, un quotidien
gratuit, pour rappeler leur cause à la population de Québec. Aucun
piquet de grève na été érigé par les syndiqués. Depuis la
fondation du Journal de
Québec en 1967, aucun conflit de travail navait eu lieu. Il
y a un an et demi, tous les employés syndiqués du Journal avaient accepté de reconduire
la convention collective pour un an en partenariat avec lemployeur
qui faisait face à un concurrent, Le Soleil, qui passait au format
tabloïd pour mieux le concurrencer.
Dans une décision rendue le 23 août 2007, en application de
larticle 109 du Code du
travail (dispositions anti-scabs), la Commission des
relations du travail (CRT) du Québec a ordonné à la direction du
Journal de Québec de
cesser de recourir aux services de quatre personnes qui
remplissaient les fonctions de salariés en conflit.