Le temps du renouveau à la FTQ
7 novembre 2013
Le jeudi 31 octobre, Claude Généreux annonçait
sa candidature à la présidence de la FTQ. Le lundi suivant, le
président de la FTQ, Michel Arsenault, annonçait son départ à la
retraite et identifiait sa «relève». Dans une lettre ouverte parue
dans plusieurs médias, Claude Généreux revient sur l’enjeu au
centre de cette élection. Ci-dessous, nous reproduisons la lettre
de Claude Généreux.
La semaine dernière, j’ai annoncé
ma candidature à la direction de la FTQ. Quelques jours plus tard,
le président de la FTQ Michel Arsenault annonçait qu’il quittait la
présidence. Il a pris la bonne décision. L’image et la réputation
de la FTQ ont suffisamment souffert dans les quatre dernières
années. Il était temps qu’on tourne enfin la page.
C’est un secret de Polichinelle qu’il y a trois ans, c’est le SCFP
qui a forcé la main à Michel Arsenault pour réclamer une enquête
publique, aujourd’hui connue comme la commission Charbonneau. Cette
année, c’est la candidature du SCFP qui a forcé Michel Arsenault à
se retirer et qui permettra, espérons-le, un nouveau départ après
ce hiatus de quelques années.
Lors du point de presse de Michel Arsenault, la plaisanterie au
sujet du bateau entremêlée aux rires avaient un drôle de goût. Il
n’y avait pas de quoi rire.
Dommage pour ceux qui croient le contraire, le syndiqué ordinaire
n’admettra jamais et il a bien raison! que ses chefs se la
coulent douce avec des entrepreneurs. Ce n’est peut-être pas
illégal, mais c’est inacceptable. Inacceptable parce que c’est
briser le lien moral qui unit le président de la FTQ avec les
membres qu’il représente. Rien ne sert de se raconter des
histoires, le syndiqué ordinaire n’admet pas plus qu’on reste
silencieux à la vue de comportements totalement répréhensibles.
Les organisations syndicales sont souvent les premières à critiquer
les choix que font nos gouvernements, à réclamer plus de
transparence à nos hommes et femmes politiques. Comme
syndicalistes, nous devons donner l’exemple. La culture du secret
dans laquelle la FTQ s’est enfermée ces dernières années n’a plus
sa place; pas plus que la confrontation avec les médias, qui, par
leur travail, participent à la qualité de notre vie démocratique
collective.
Au moment
d’annoncer son départ, le président de la FTQ en a profité pour
présenter sa «relève»: les candidats de «la continuité». Justement,
de quelle continuité parle-t-on?
La FTQ a une histoire longue de plus de 50 ans. Comme première
centrale syndicale, elle a été au cur des nombreux débats qui ont
marqué et façonné la société québécoise. Elle doit retrouver son
âme. Le moment est venu pour la FTQ de se recentrer, de retrouver
ses vraies valeurs. Ce sont celles de la compassion, de l’équité,
de la défense de ses membres mais aussi des plus mal-lotis et des
plus faibles de notre société.
Je tends la main à tous ceux et celles qui désirent prendre la
route du renouveau, de la transparence, de lintégrité. Cest le
temps de renouer avec le meilleur des valeurs de la FTQ, et non de
se figer dans la continuité des dernières années.
Être syndicaliste, c’est vivre selon les principes que l’on défend.
Il faudra s’en souvenir, ensemble, au prochain
congrès.