Le temps des bilans pour l’équité salariale
26 février 2008
Le SCFP participera aujourdhui à la
commission parlementaire de léconomie et du travail de lAssemblée
nationale. Louise Valiquette, directrice adjointe et Lise Simard,
conseillère, présenteront notre point de vue sur le rapport
ministériel qui dresse le bilan des 10 ans dapplication de la Loi
sur léquité salariale. Admettons demblée que le 10e anniversaire
était en 2006, mais il semble que le gouvernement ait pris un peu
de retard dans son analyse.
Plusieurs employeurs, y compris dans le secteur public, sont
également en retard dans leurs travaux en équité salariale. Les
chambardements des accréditations dans le secteur de la santé, la
valse fusion-défusion dans le monde municipal, les redéfinitions de
sociétés dÉtat et la contestation du chapitre IX de la Loi, tout
cela a fait en sorte que les résultats ne sont pas encore au
rendez-vous. Si on exclut les travailleurs directement visé par le
programme du Conseil du Trésor, la majorité de nos membres nont
pas encore reçu les ajustements auxquels ils et elles ont
droit.
Par contre, là où les travaux sont terminés,
nous pouvons affirmer sans hésiter que tous les programmes déquité
salariale réalisés en comité, ou conjointement avec le syndicat,
ont donné lieu à des correctifs salariaux. Ce constat permet
daffirmer que la discrimination systémique était bien présente
dans les structures de rémunération chez les employeurs visés, et
que la Loi a permis, enfin, dy mettre un terme. Parfois, les
ajustements ont été impressionnants, comme pour les brigadières
scolaires qui ont vu leur rémunération augmentée de façon
substantielle.
Des propositions
La Loi est conçue de façon telle que la vérification des démarches
déquité salariale réalisées par les employeurs ou les comités
déquité salariale est extrêmement limitée, en particulier en
milieu non syndiqué. Le manque daccès à linformation par les
salariées est dailleurs souvent source de méfiance ou de
scepticisme de leur part quant à la rigueur des travaux. Ainsi, le
SCFP propose que la Loi soit amendée afin de prévoir une obligation
de divulgation beaucoup plus détaillée, et laccès aux informations
concernant la rémunération des catégories demplois qui ne sont pas
représentées par le syndicat, entre autres pour assurer le maintien
de léquité salariale.
Le SCFP recommande également que la Loi soit amendée pour prévoir
un régime complet relatif au maintien de léquité salariale. Les
dispositions devraient prévoir un examen périodique des changements
survenus dans lentreprise et ce, en comité conjoint.
Pour assurer le respect du droit à léquité salariale, nous
recommandons dallouer davantage de ressources à la Commission afin
quelle assume plus efficacement son rôle de vérification auprès
des employeurs et quelle réduise les délais de traitement des
plaintes. Nous recommandons également de clarifier et de renforcer
les pouvoirs dintervention de la Commission.
Enfin, le SCFP insiste sur le fait que le droit à léquité
salariale est une composante du droit à légalité des femmes en
emploi, et non une simple norme du travail susceptible dêtre
négociée. Par conséquent, le il est impératif de détacher de la
négociation collective le respect de ce droit fondamental.