Le syndiqués en conflit rendent visite aux cadres du Journal de Québec
18 décembre 2007
(MMQ et SCFP) – Les 252 travailleurs en
conflit du Journal de
Québec lont une fois de plus démontré en fin de semaine:
ils sont déterminés à poursuivre la lutte jusquà un règlement
honorable.
Samedi et dimanche, ils ont su une fois de plus retrousser leurs
manches. Après avoir produit, monté et distribué le MédiaMatinQuébec durant toute la
semaine, ils ont augmenté la pression sur lemployeur en tenant,
samedi et hier, des lignes de piquetage devant les résidences
privées des patrons du Journal de
Québec.
Et lundi, malgré la tempête exceptionnelle, ils ont livré le
quotidien gratuit, comme ils le font fidèlement depuis le
printemps.
Après huit mois de conflit durant lesquels les
cadres de Québec nont pas su faire entendre raison à la direction
de Quebecor, à Montréal, les travailleurs ont décidé, en fin de
semaine, de livrer leur message jusquaux résidences des patrons du
Journal de Québec.
Comme ils le font depuis le début du lock-out préparé de longue
date par Quebecor, les syndiqués ont fait preuve dune grande
discipline. Aucun incident fâcheux nest survenu. Que du piquetage
parfaitement légal et proprement exécuté.
Nous avions avisé lentreprise dès le début des négociations quun
lock-out au Journal de
Québec ferait mal au Journal de Québec. À ce moment, trois
cadres locaux nous ont alors applaudis, mais force est de constater
quils nont peut-être pas eu le courage de faire valoir leurs
convictions jusquau siège social.
Les cadres de Québec savent très bien que les syndicats ont
toujours réussi dans le passé à trouver des solutions aux problèmes
rencontrés par lentreprise. Pourquoi en aurait-il été autrement
cette fois-ci? Pourquoi Quebecor a-t-elle tenté un coup de force
semblable le printemps dernier?
«Jai toujours aimé limprimerie.
Je suis avec vous», a dit Gilles Normandin au groupe de
piqueteurs de limprimerie qui étaient devant sa résidence, samedi
avant-midi. Ce Gilles Normandin est le même qui est sorti de sa
retraite pour revenir au Journal
de Québec, à lautomne 2006. Il est des 14 cadres qui ont
été embauchés spécifiquement en prévision du lock-out que Quebecor
préparait. Il est aussi celui qui, en décembre 2006, lors du party
de Noël réservé aux cadres, a levé son verre en criant «Nous vaincrons». En fin de semaine,
il disait nous aimer. Avec des amis comme ceux-là, on na pas
besoin dennemis.
Et pour ceux qui seraient tentés de jeter la pierre aux syndiqués
en disant que les enfants et les conjoints des cadres nont rien à
voir avec le conflit, sachez quen mettant ses employés en
lock-out, Quebecor transporte ses problèmes à la maison de chaque
travailleur.
Pour les cadres, le conflit demeurera toujours un problème au
bureau.
Mais, les familles des travailleurs, elles, nont pas demandé de
recevoir la visite des huissiers à la maison.