Le style de gestion du maire Labeaume coûte cher aux citoyens
19 juin 2013
Dans le litige de la privatisation des ordures
à la Ville de Québec, l’arbitre du travail donne entièrement raison
aux cols bleus et ordonne à la Ville de payer à leur syndicat
«une indemnité de 1,519,173$,
plus les intérêts selon le code du travail». Cette somme
couvre une période de seulement 14 mois, soit du 1er avril 2010 au
31 mai 2011, alors que la gestion au privé se poursuit depuis plus
de trois ans.
D’autres griefs ont été déposés pour contrer cette privatisation,
en violation de la convention collective des cols bleus. D’ici peu,
la Ville pourrait donc devoir verser d importantes indemnités
supplémentaires aux cols bleus. En incluant les années suivantes,
le syndicat estime que le dédommagement total s’élèvera à plus de
trois millions de dollars, sans les intérêts. Ce pourrait même être
plus car le compteur continue de tourner à chaque mois qui
s’écoule.
Cela est sans compter que d’autres privatisations (horticulture,
entretien ménager, par exemple), ont été contestées de manière
semblable par le Syndicat des employés manuels de la Ville de
Québec (SCFP 1638).
Le privé coûte plus cher
En 2010, la Ville promettait des économies d’un million par année
avec la privatisation des ordures.
En point de presse, le syndicat a déposé des
données sur la privatisation de la collecte des ordures. Ces
données sont celles de la Ville de Québec elle-même. Elles ont été
obtenues par une demande d’accès à l’information. Elles démontrent
que le coût moyen par tonne métrique de déchets a explosé depuis
2010, soit l’année de la privatisation.
«Le maire Labeaume a mené le
monde en bateau et voilà que son bateau prend l’eau, lance
le président du SCFP 1638, Marc-André Dufour. Les décisions
impulsives du maire Labeaume ne font avancer personne. Lockout illégal, privatisations illégales,
Clotaire Rapaille, le Forum des cultures, c’est gaspillage après
gaspillage et je ne mentionne même pas les frais juridiques de la
Ville.
C’est la Ligue nationale
d’improvisation à la Ville de Québec. Le maire lance des chiffres à
la population sans savoir de quoi il parle la plupart du temps. En
2010, il a annoncé des économies d’un million avec la privatisation
des ordures. C’est faux, on le sait aujourd’hui. Le style du maire
Labeaume a un coût, poursuit-il. Malheureusement ce sont les citoyens qui en
paient le prix. Le soi-disant défenseur du « payeur de taxes »
commence à ressembler plutôt à son fossoyeur. Elles sont où les
économies de taxes pour les citoyens?»
Le président du syndicat des cols bleus, Marc-André Dufour,
rappelle qu’en 2010, «les cols
bleus avaient prévenu la Ville de ne pas privatiser la collecte des
ordures. Nous avions même dénoncé cette décision par une campagne
radiophonique, fait valoir le leader syndical. C’était une décision
irréfléchie de la part de la Ville. C’est très facile de faire
miroiter aux citoyens de supposées économies avec la
privatisation.»
Les cols bleus de Québec sont au nombre de 1130. Leur convention
collective est échue depuis le 31 décembre 2010.
Les négociations entre la Ville de Québec et ses cols bleus ont
commencé en février 2011. Depuis février 2011, les parties
syndicale et patronale ont tenu 39 séances de négociation, dont 30
en présence dune médiatrice nommée par le ministère du Travail.
D’autres rencontres sont prévues au cours des semaines à venir. Du
24 mai 2012 au 21 décembre dernier, les cols bleus ont exercé une
grève des heures supplémentaires. Ils navaient pas exercé de droit
de grève depuis plus de 25 ans.
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le SCFP représente
environ 70% de lensemble des employés municipaux au Québec, soit
31,110 membres. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs
suivants: les affaires sociales, les communications, léducation,
lénergie, les sociétés dÉtat et organismes publics, les
transports aérien et urbain, le secteur mixte ainsi que les
universités.